VIE AFFECTIVE et SEXUELLE

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LE « CHOIX » et L’ÉTAT AMOUREUX   Par Christophe Baroni

Extraits de mon livre « Le grand amour : un mythe ? » :
(Tous droits réservés © 2005 & 2008, Editions Lueur d’espoir, Nyon, Suisse)

L’amour est irrationnel « Que l’amour s’insinue lentement dans notre cœur (…) ou qu’il s’impose par ‘coup de foudre’, il ne résulte guère de l’appréciation tant soit peu objective des qualités physiques ou morales de l’être dont nous nous éprenons. Vanter après coup ces qualités pour ‘expliquer’ à des tiers les ‘raisons’ de notre amour n’est que rationalisation, au sens que la psychanalyse donne à ce terme (…). Et ‘choisir’ son partenaire selon des critères ‘objectifs’ et ‘raisonnables’ conduit souvent, en amour, à des désillusions paradoxales. »
 
La passion amoureuse « On ‘tombe’ amoureux, on ‘tombe en amour’ comme disent les Canadiens, on ‘tombe sans glisser’ selon une jolie expression camerounaise : nous sombrons en effet dans notre propre inconscient et dans celui de l’autre, qui en pleine collusion se jouent de nous d’autant plus aisément que nous nous abandonnons avec ravissement aux délices rares et précieuses de l’état amoureux. (…) Irrésistible, la passion amoureuse s’impose à nous ; elle se renforce quand nous cherchons à la réprimer ou à la fuir ; elle est plus forte que notre volonté, nous la subissons, comme l’exprime clairement le terme latin ‘passio’, qui donne l’adjectif ‘passivus’, passif. »
 
Et les hormones ? « Trouve-t-on l’explication du coup de foudre et de l’état amoureux dans la biochimie ? C’est un bon sujet pour les magazines, mais un peu de réflexion s’impose et suffit à montrer les limites d’une telle approche réductionniste. Certes il y a corrélation entre les niveaux hormonaux et nos états émotionnels, mais la question de la cause et de l’effet est ambiguë. Ainsi par exemple, on a constaté chez le coq une élévation du taux de testostérone, l’hormone mâle, en fonction du nombre de poules présentes dans le poulailler. (…) Peut-être en va-t-il de même dans les harems ! Je pense ici à cette confidence, sur les ondes, du guérisseur Mességué. Un cheikh l’avait consulté pour une baisse de sa libido. ‘Combien de fois par jour ?’ demanda le guérisseur. ‘Oh, plus que trois fois par jour, tous les jours’, avait avoué le cheikh. ‘En ce cas, c’est moi qui dois vous demander une consultation !’, répondit Mességué. Il est évident qu’être entouré de jeunes femmes séduisantes est fort érogène. Mais là aussi interviennent des impondérables : qu’il y ait dans les harems une ‘favorite’, fût-elle appelée tôt ou tard à céder sa place à une autre, est significatif. Et la complexité de l’être humain est telle qu’il est difficile de prévoir son comportement sexuel ou affectif d’après ses taux hormonaux. (…) Par ailleurs, et c’est devenu un problème de société dans nos pays, le stress tend à diminuer le taux de testostérone, hormone du désir.. (…) A tel point que les thérapeutes, qu’ils soient sexologues ou psychiatres, analystes ou psychologues, voient leur cabinet encombré d’hommes ou de femmes encore jeunes, mais qui souffrent, en nombre significatif, d’impuissance ou de frigidité. »

Aphrodisiaques ? « Selon des recherches récentes, la vertu de la plupart des substances dites aphrodisiaques relèverait de l’effet placebo et serait fonction de notre conception de la vie – certaines personnes ayant tendance à considérer comme aphrodisiaques des produits exotiques, alors que d’autres sont enclines à se sentir stimulées par des éléments énergétiques du terroir. »
 
L’amour durerait trois ans ?
« Un auteur à succès s’improvise endocrinologue et voit dans l’amour une poussée éphémère de dopamine, de noradrénaline, de prolactine, de lubérine et d’ocytocine (cette dernière est définie par les spécialistes comme l’hormone du lien, de la tendresse, de l’affectivité) ; dès lors, prétend-il, l’amour ne peut durer que trois ans : une année de passion, puis une année de tendresse et enfin une année d’ennui. Son affirmation péremptoire se heurte à la fois au rythme endiablé de Casanova ou de don Juan et à la passion inextinguible d’Iseut et de Tristan. »
 
Aspect sociologique du coup de foudre
« Si l’on tient à se tourner vers les recherches scientifiques plutôt que vers les psychologues ou analystes ou, mieux, vers les poètes, on doit rester conscient de la multiplicité des approches possibles. Tout aussi utile et intéressant peut s’avérer un essai de ‘sociologie compréhensive’ du coup de foudre amoureux qui nous invite à voir en lui un symbole où se dévoile un mythe agissant sur nos systèmes d’alliance. »

L’activité neuronale des amoureux vivant les premières semaines d’un nouvel amour « Un point profondément enfoui dans le cerveau, en deçà de la conscience, s’active dans la passion amoureuse, point situé à l’opposé de la zone sensible à la beauté physique ; en revanche, qui a vécu en couple pendant une année ou plus présente une activité nettement plus intense dans une région du cerveau liée à l’engagement à long terme. »

Les jeux de l’inconscient : la situation triangulaire « Dans certains cas, l’objet prétendument aimé compte moins que le besoin de se trouver dans une situation triangulaire. C’est un exemple typique de la ‘condition du tiers lésé’ mise en évidence par Freud : elle exige que le sujet ne choisisse jamais comme objet d’amour un partenaire libre, et peut se montrer si inexorable que le même être peut d’abord passer inaperçu, voire être dédaigné aussi longtemps qu’il n’est à personne, mais devenir l’objet d’une passion amoureuse dès qu’il se lie à un rival ou à une rivale, passion qui ne durera qu’en situation triangulaire. Ce besoin s’accompagne dans certains cas d’une jalousie morbide. »

Jalousie motivée et jalousie délirante « On distingue la jalousie motivée, effet d’une infidélité réelle, et la jalousie délirante (ou délire de jalousie), non motivée par l’infidélité du partenaire. Mais à y regarder de plus près, cette distinction recouvre une étrange ambiguïté. Car dans bien des cas où la jalousie semble largement motivée par l’infidélité du partenaire, on est en droit de se demander pourquoi si souvent ce sont des êtres maladivement jaloux qui ‘tombent’ sur des partenaires tôt ou tard infidèles. (…) La jalousie délirante n’est pas l’effet d’une infidélité, mais en devient fréquemment la cause. (…) On constate dans la jalousie morbide une structure paranoïaque de conflit avec la réalité, à base de frustration et de revendication, et donc une prédisposition à attribuer à une intention malveillante le préjudice réel ou imaginaire. »

Les jeux de l’inconscient : la collusion « Les partenaires souffrant des mêmes troubles se confortent mutuellement dans leur comportement pathologique et s’installent dans un arrangement inconscient : telle est la loi psychologique de la ‘collusion’ . (…) La racine de leur amertume, on la trouve dans leur déception face à l’idéal qu’ils partageaient quand ils se sont unis. Un cas assez classique, c’est celui d’un homme peu sûr de sa virilité et qui cherche ardemment une femme ‘très féminine’ ; il croit la trouver en une jeune fille d’apparence douce, mais elle ne tardera pas à se révéler castratrice. Un tel couple ne se forme pas par hasard : l’inconscient de chacun recherche le contraire de ce que le conscient affiche comme désirable. »

Les jeux de l’inconscient : les arrière-plans secrets « Ce que les parents auraient pu vivre, si des raisons artificielles ne les en avaient empêchés, est transmis à leurs enfants sous forme inversée : inconsciemment, donc, la vie de ceux-ci va se trouver orientée de telle sorte qu’elle compense ce que les parents n’ont pu réaliser dans la leur. ‘A mère catin, fille dévote’, dit un proverbe, que je retourne aussitôt : ‘A mère dévote, fille catin’. (…) En éducation sexuelle, l’information, certes indispensable, n’est pas l’essentiel : nous agissons sur nos enfants bien plus par ce que nous sommes que par nos paroles et même par nos actes, comme je le montre dans mon livre ‘Les parents, ces inconnus’. »

Les jeux de l’inconscient : bizarreries « Même des défauts ou infirmités physiques peuvent être un excitant nécessaire du désir, chez certains fétichistes. On m’a cité le cas d’un diplomate français qui recherchait avidement de par le monde des femmes amputées. (…) Se récrier et se voiler la face n’est pas faire preuve de perspicacité ni d’humanité. D’une part, l’évolution des mœurs, des esprits et des cœurs, dans notre société, conduit les meilleurs d’entre nous à une attitude nouvelle envers les personnes handicapées. (…) D’autre part, dans l’attrait qu’exerce sur nous et sur nos désirs telle ou telle partie du corps, ou plus généralement tel ou tel ‘type’ de femme, ou d’homme, il est impossible de faire une nette distinction entre fétichisme ‘morbide’ et goût personnel ‘normal’ – c’est à dessein qu’ici je mets entre guillemets ces deux adjectifs. Denis adore les fesses rebondies et court derrière les Noires, mais il rejoint là un critère africain de valeur biologique : de telles fesses sont réserves de graisse, et si elles prennent appui sur des hanches larges, les accouchements à venir seront plus aisés. Quant aux yeux, ou à la chevelure, leur couleur préférée peut certes relever d’un choix ‘exogame’ et ‘défensif’ – quand on fuit la couleur des yeux ou des cheveux maternels ou paternels, notamment –, mais je refuse de faire l’impasse sur les critères esthétiques, et les visagistes me comprendront. Ces étrangetés du désir, où l’objet désiré, sinon aimé, semble cruellement absent dans sa réalité humaine et affective, montrent combien l’écrivain Michel Tournier est profond quand il propose ce signe infaillible auquel on reconnaît si on aime quelqu’un d’amour : c’est quand son visage nous inspire plus de désir physique qu’aucune autre partie de son corps. Les yeux ne sont-ils pas ‘le miroir de l’âme’ ? »

Fascination et euphorie amoureuse « D’où vient la fascination qu’exerce sur nous l’être qui nous a comme ensorcelé ? Elle naît, pour une large part, de ce que l’être aimé a réveillé en nous des sentiments, des émois, des sensations éprouvés dans un lointain passé – non pas dans une ‘vie antérieure’, mais dans notre enfance et en particulier dans la phase œdipienne de celle-ci. (…) C’est bien vrai : notre passé ressuscite dans l’état amoureux, d’où l’illusion fréquente d’avoir toujours connu l’autre, ou de l’avoir déjà connu jadis, ou de l’avoir attendu de toute éternité… (…) C’est un fait : quand nous tombons amoureux, nous avons l’impression – durable ou non, justifiée ou non – d’avoir enfin trouvé l’être que nous cherchions : c’est elle, et pas une autre, c’est lui, et pas un autre. (…) Une évidence, une certitude s’impose et balaie nos autres attachements érotiques ou sentimentaux, telle la perle de grand prix, dans l’Evangile, pour laquelle on n’hésite pas à donner tout ce qu’on possédait – à moins qu’un mécanisme de défense contre l’amour n’entre en jeu pour nous interdire un attachement trop fort ou que des raisons d’ordre éthique, familial ou social ne nous obligent au renoncement. (…) Quand l’amour envahit notre cœur, il le comble de manière ineffable, et le bonheur que nous éprouvons est comparable à la Joie qui emplit le cœur et l’esprit du ‘converti’ (au sens évangélique-pentecôtiste du terme) qui a reçu le baptême du Saint-Esprit et qui ‘vit en Christ’ : il ‘sait’ qu’il a trouvé LA Vérité, qu’il vit dans LA Vérité, et demeure sourd à toutes objections. Le problème, en amour, c’est que la perle n’est pas toujours vraie. L’état amoureux, ce merveilleux stimulant des créateurs, rend beaucoup d’être non seulement aveugles, mais stupides. La famille, les amis devinent dans quelle impasse se précipite le malheureux, la malheureuse, mais ils assistent impuissants à ce qui leur apparaît comme une catastrophe annoncée. Car l’amour-passion, valable ou stupide, est un feu qui se nourrit des obstacles, des avertissements et des remontrances comme de bois sec. L’obstacle fait même partie des ingrédients souvent nécessaire au surgissement, ou au développement et au maintien, de l’état amoureux passionnel. Nous en avons vu des exemples tragi-comiques à propos des ‘situations triangulaires’. »

Désireuse, désireux d’en apprendre davantage ? « Le grand amour : un mythe ? » : (dont vous avez ici de brefs extraits) fourmille d’exemples tirés de la vie concrète ou de l’observation clinique, et donne aussi des références bibliographiques utiles aux chercheurs. Vous y trouverez de surcroît un chapitre sur l’attirance en fonction des types, soit selon la morphopsychologie du docteur Corman, soit selon la typologie de C.G. Jung (Sentiment extraverti ou introverti, Pensée extravertie ou introvertie, Intuition extravertie ou introvertie, Sensation extravertie ou introvertie). Disponibles également :nos CD audio 6 et 7.

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LE « GRAND AMOUR » : UN MYTHE ?   Par Christophe Baroni

Extraits de mon livre « Le grand amour : un mythe ? » :
(Tous droits réservés © 2005 & 2008, Editions Lueur d’espoir, Nyon, Suisse)

L’amour nous transfigure « Vécu dans sa plénitude, l’amour agit en profondeur sur la personnalité. Aimer, n’est-ce pas renaître ? S’éprendre d’un autre est une nouvelle naissance qui transfigure notre quotidien par une sorte de baptême de feu, fût-ce le temps d’un feu de paille. (…) ‘Nouvelle naissance’ exprime à la fois l’aspect régressif de l’amour : retour au sein maternel, à la symbiose mère-enfant, et l’ouverture à la vie et à l’avenir : naissance. Quand règne l’harmonie entre l’homme et la femme, chacun s’enrichit des qualités de l’autre, et c’est pourquoi de fins observateurs ont été frappés par la ressemblance des écritures, des caractères, voire des expressions du visage, entre certains vieillards et leur conjoint – tant il est vrai que parfois l’amour ne s’éteint qu’avec la mort. (…) Et même quand l’amour ne dure pas, il nous projette dans une dimension d’éternité. (…) Même de nos jours, la vie, la société et l’éducation nous contraignent dans une certaine mesure à renoncer aux caractéristiques qui sont plutôt l’apanage de l’autre sexe, à les refouler. La réunion de ces deux pôles, masculin et féminin, au sein du couple uni, harmonieux, où les deux êtres ne forment plus ‘qu’une seule chair’, comme dit la Genèse, est donc unification de la personne, synthèse psychique. Unification de la personne rime avec dynamisme accru. (…) Unificateur, réconciliateur, l’amour donne des ailes, décuple les énergies. (…) Grâce à cette unification de la personne et à la réconciliation avec les valeurs de la vie incarnées par cet autre avec qui l’amoureux ne fait plus qu’un, l’amour se révèle thérapeutique. Car la santé psychique se caractérise par l’harmonie des diverses instances de la personne, et le bonheur ne résulte pas seulement de la satisfaction de désirs nés dans l’enfance, mais de l’accord entre le conscient et l’inconscient. On observe souvent qu’un amour profond surgit après une phase d’amère solitude, de tristesse, de dépression. (…) L’état amoureux est recréation de l’être. A l’observateur insensible, ou amusé, ou qui a mis des lunettes psychiatriques, il apparaît d’abord comme une déstructuration, comme une folie passagère ou durable. Dans nos effusions sentimentales et lors de nos orgasmes, nous semblons nous perdre, nous anéantir en l’autre. Mais nous y gagnons une dimension nouvelle, par cette ouverture à l’autre qu’est l’amour. (…) En l’être aimé, nous vouons un culte à notre propre ‘idéal du moi’, projeté sur lui : cela aide à comprendre la fascination amoureuse, et le refus de la personne éprise d’accepter la moindre critique sur l’objet de sa passion. Mais un narcissisme vécu par personne interposée n’est plus tout à fait du narcissisme. (…) Quand bien même il y a projection et illusion dans l’état amoureux, il nous ouvre à l’autre, et c’est un don précieux que nous accorde alors la vie. A-t-il vraiment vécu, celui qui n’a jamais aimé d’amour ? »

L’amour, ce mystère « Qu’est-ce donc que l’amour ? Il peut se vivre, non se définir. Expérience bouleversante, il nous permet à la fois de devenir nous-même et ainsi d’être enfin transparent, sans réserve, pour un autre être qui s’abandonne lui aussi tel qu’il est. Par cette ouverture à l’autre, nous transcendons nos limites ‘humaines, trop humaines’ – c’est le sens et le but de l’amour tantrique. Mais s’il n’est pas possible de donner une définition d’un sentiment ou, mieux, d’un état de l’être qui se situe à la fois en deçà et au-delà du langage, certaines conditions indispensables à une véritable amour profond peuvent cependant être précisées. Un tel amour n’est possible que si deux personnes communiquent entre elles ‘à partir du centre de leur existence, ce qui implique que chacune se perçoive à partir de ce centre’, observe un psychanalyste riche d’expérience et de sagesse, Erich Fromm. (…) C’est dans cette expérience centrale, et seulement en elle, que se situent la réalité humaine, la vitalité, le fondement de l’amour. Vécu ainsi, l’amour mérite enfin pleinement son nom, et il n’est pas régression, mais au contraire défi constant, mouvement, croissance, travail réalisé en commun. (…) En amour, la présence de l’autre, sa vraie présence, est mystère. (…) Elle est approche du mystère même de la vie. »

L’amour : expérience personnelle, authenticité et vraie présence à l’autre « Avec Fromm, j’affirme que l’amour, le grand amour, est expérience personnelle, qu’il nous appartient de réaliser par nous-même et pour nous-même. Je préciserai que cette expérience est une grâce qui nous est accordée quand l’heure est venue, et qu’aucune ruse ne nous permet d’y accéder ou de nous y maintenir. (…) Aux antipodes de toute manipulation, l’amour suppose, entre deux êtres, la confiance réciproque, l’authenticité, l’ouverture de chacun à l’autre. Quels que soient les pièges et les illusions de l’état amoureux, il se caractérise par une vraie présence à l’autre, une vraie ouverture à l’autre : il offre un contraste frappant avec la platitude de nos relations quotidiennes ordinaires. Alors qu’il est si banal que le conjoint finisse par faire en quelque sorte partie des meubles qu’on remarque à peine tant on est habitué à leur présence, l’être aimé, tant que dure l’euphorie, est constamment présent à notre esprit et à notre cœur : notre félicité n’a d’égale que notre angoisse à l’idée de le perdre. Car la présence ne prend tout son relief que sur fond d’absence. (…) Et chacun a pu observer la reviviscence de l’amour – cadeau des affres de la mort – dans les couples où l’un est atteint d’un cancer incurable. »

L’amour profond : la dimension verticale « Croyants, sceptiques ou athées, nous devons mous poser d’abord cette question fondamentale : le ‘grand amour’, que raillent les êtres déçus, blessés, ou ceux qui ont peur de s’engager, n’est-il pas plutôt l’amour profond ? On retrouve ici cette dimension verticale sur laquelle j’ai insisté dans mon livre ‘Du vide existentiel à la plénitude’. Une dimension verticale qui, même pour les couples dont l’amour n’est point ancré en Dieu, échappe au temps mesurable et à sa fuite inexorable. »

Désireuse, désireux d’en apprendre davantage ? « Le grand amour : un mythe ? » : (dont vous avez ici de brefs extraits) fourmille d’exemples tirés de la vie concrète ou de l’observation clinique, et donne aussi des références bibliographiques utiles aux chercheurs. Vous y trouverez de surcroît un chapitre sur l’attirance en fonction des types, soit selon la morphopsychologie du docteur Corman, soit selon la typologie de C.G. Jung (Sentiment extraverti ou introverti, Pensée extravertie ou introvertie, Intuition extravertie ou introvertie, Sensation extravertie ou introvertie). Disponibles également :nos CD audio 6 et 7.

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AMOUR ÉTERNEL ?  Par Christophe Baroni

Extraits de mon livre « Le grand amour : un mythe ? » :
(Tous droits réservés © 2005 & 2008, Editions Lueur d’espoir, Nyon, Suisse)

Don Juan ou Tristan ? « En chacun de nous, hommes ou femmes, sont présents à la fois don Juan et Tristan ou Iseut. (…) Par son dynamisme et la variété de ses expériences, don Juan n’est-il pas le contrepoids presque inévitable à la passion unique, éternelle (ou se voulant telle), où vie et mort en viennent à se confondre ? Mais la mort guette aussi le fringant noble espagnol : à défaut de ‘s’ensevelir pour toujours dans une passion’, comme il dit en termes suggestifs et qui trahissent sa peur de l’amour, il s’abîmera dans les entrailles de la terre, rencontrant la Camarde dans une solitude de glace et de feu. »

La fuite devant l’amour « L’un des écueils où risque de se briser l’amour naît paradoxalement de son intensité. Des mécanismes de fuite devant l’amour entrent en jeu chez beaucoup d’êtres hypersensibles quand la relation devient intense, fusionnelle, unique et quand l’objet d’amour est ’surinvesti’, ce qui pousse à s’en protéger, à s’en séparer. Ainsi s’expliquent de brusques réactions d’agressivité inattendue et injustifiée, des accès de bouderie ou des scènes de ménage, des flirts ou passades extraconjugaux, voire des liaisons durables mais plus ou moins partielles, ou, assez classique, la fuite dans l’hyperactivité sociale ou professionnelle. Une locution proverbiale résume cela dans son étrangeté : ‘La mariée est trop belle’. »

Notre société a changé « Par ailleurs, notre société a beaucoup changé au XXe siècle, et de plus en plus nombreux sont les hommes et les femmes, notamment parmi les jeunes, qui redoutent l’engagement dans le mariage, surtout s’ils hésitent à procréer dans une monde où la biosphère est déjà en sursis. Nous voici donc loin du temps où, par définition, on se mariait ‘pour la vie’. Mais au lieu de s’interroger toujours sur la durée de l’amour, ne conviendrait-il pas de vivre ici et maintenant, dans l’éternel présent, la grâce qui nous est accordée lorsqu’un être fait vibrer notre cœur ? »

Durée ou valeur de l’amour ? « Sa durée est loin d’être garante de la valeur d’un amour. L’observation plus attentive de la vie des couples et l’expérience clinique nous enseignent que nombre de couples pervers brillent par leur indéfectibilité – fût-elle simplement due à la plus grande difficulté de rencontrer l’être complémentaire ouvertement ou inconsciemment désireux de jouer le même jeu. Un pacte du secret les lie, et c’est la violation de ce pacte, bien plus qu’une infidélité, qui risque de provoquer chez eux la rupture. Et si les couples duraient jadis plus souvent ‘jusqu’à la mort’, c’est d’une part que la vie était plus brève, d’autre part et surtout faute, pour la plupart des femmes, de pouvoir assumer les frais d’une vie indépendante. »

Le « syndrome de Tolstoï » « Ainsi, plus de couples qu’aujourd’hui vieillissaient ensemble en se regardant comme chiens de faïence, ou plutôt en ne se regardant plus, enfermés dans un silence lourd de rancœur accumulée au fil des ans, murés dans la haine réciproque sourde ou déclarée. On appelle ‘syndrome de Tolstoï’ cette mésentente grave qui assombrit la vie de nombreux couples et qui se déclenchait souvent quand le mari prenait sa retraite et que sa femme, après avoir régné seule sur le foyer, devait le supporter jour et nuit à la maison. »

L’automne de la vie peut être approfondissement et renouveau « Mais, surtout si chacun des membres du couple a su évoluer selon ses désirs les plus profonds, condition d’une réelle et affectueuse intimité, l’automne de la vie a des chances d’être vécu comme une phase d’approfondissement, une sorte de renouveau. (…) Les voici ‘enfin seuls’, comme ils le furent après le départ de la famille et des amis, le soir des noces. (…) Et que de temps disponible, surtout quand a sonné l’heure de la retraite ! (…) L’automne de la vie (…) est, pour le couple qui vit en harmonie et dans le dialogue, la phase peut-être la plus sereine, la plus heureuse, la plus émouvante – surtout si l’amertume de vieillir et de sentir poindre la mort à l’horizon est atténuée, sinon dissipée, par la joie de voir en plein essor la vie des êtres chers, joie qu’éprouvent intimement celles et ceux qui ont le privilège de pratiquer l’art d’être grand-mère ou grand-père. Vécu dans sa profondeur et sa dimension quasi religieuse, l’amour est appelé tout naturellement – et non par des artifices – à durer. Mais sa durée est loin d’être l’essentiel. (…) Que des unions harmonieuses durent, je m’en émeus, mais surtout si au fil des années elles se sont approfondies et enrichies. »

Désireuse, désireux d’en apprendre davantage ?« Le grand amour : un mythe ? » : (dont vous avez ici de brefs extraits) fourmille d’exemples tirés de la vie concrète ou de l’observation clinique, et donne aussi des références bibliographiques utiles aux chercheurs. Vous y trouverez de surcroît un chapitre sur l’attirance en fonction des types, soit selon la morphopsychologie du docteur Corman, soit selon la typologie de C.G. Jung (Sentiment extraverti ou introverti, Pensée extravertie ou introvertie, Intuition extravertie ou introvertie, Sensation extravertie ou introvertie). Disponibles également :nos CD audio 6 et 7.

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CRITÈRES DE LA VALEUR D’UN COUPLE   Par Christophe Baroni

Extraits de mon livre « Le grand amour : un mythe ? » :
(Tous droits réservés © 2005 & 2008, Editions Lueur d’espoir, Nyon, Suisse)

Admettre le partage et le risque « Certes, chaque couple garde son mystère, mystère qui échappe en partie aux investigations des psychologues et autres analystes, surtout quand il s’agit d’un amour vrai, profond. (…) Cela dit, il est toutefois possible de mettre en évidence certains signes, certains critères qui laissent entrevoir qu’un couple vit une relation satisfaisante, enrichissante, qui progresse, donc riche d’avenir. (…) je propose à votre attention les signes ou critères que retient le psychologue américain Carl Rogers. (…) Quel est le véritable sens du mot ‘engagement’, quand on l’applique à la relation homme-femme ? Rogers suggère cette formule :’Nous nous engageons à travailler ensemble à l’évolution de nos présentes relations, parce qu’elles enrichissent constamment notre amour et notre vie et que nous voulons qu’elles progressent.’ La relation au sein du couple est donc considérée ici comme un courant, et non comme une structure statique adoptée une fois pour toutes. C’est la relation immédiate d’amour et de vie entre les partenaires qui compte. (…) Une communication qui admet le partage et le risque a beaucoup de chances de développer des relations enrichissantes et détendues. »

Vivons selon nos propres choix « Rogers fait preuve de bon sens et de sagesse en nous invitant à vivre selon nos propres choix, aussi près que possible de notre réalité organique et de nos sentiments les plus profonds, sans nous laisser influencer par les aspirations, par les règles et par les ‘rôles’ que prétendent nous imposer les autres, la société, la morale. »

L’intimité réussie « Un sexologue réputé définit l’intimité réussie comme la capacité de se mettre dans la peau de l’autre, certes, mais sans perdre la sienne (identification projective) et d’être réceptif aux messages de l’autre, disposé à le laisser entrer dans notre propre intimité sans craindre d’être envahi ou contaminé par lui (identification introjective). Cela correspond assez bien à l’empathie (ou résonance intime de Rogers). »

Etre capable de vivre seul permet de vivre harmonieusement à deux « La capacité d’être seul, dont le développement est essentiel comme l’a bien vu, en particulier, le pédiatre et psychanalyste anglais Winnicott, conditionne la capacité de vivre harmonieusement à deux – dans un couple, comme dans toute relation humaine. L’intimité affective sera possible et harmonieuse si chacun des deux partenaires possède un ‘noyau dur’ (une personnalité suffisamment solide) et ‘une écorce perméable’ (qui va de pair avec la force de la personnalité). »

Miel ou fiel ? Cage dorée ou étouffoir ? « Quelles que soient les délices de la fusion amoureuse pendant la ‘lune de miel’, et pour éviter que ce miel ne tourne à l’aigre et ne devienne tôt ou tard fiel, il est nécessaire que chacun des membres du couple devienne un individu distinct. Car mieux chaque partenaire affirme sa personnalité propre, mieux le couple devient source d’enrichissement. (…) Un véritable amour n’est point une cage dorée ni un étouffoir. »

La rencontre de deux libertés « Il n’est de vraie rencontre que de deux libertés, me semble-t-il. Qu’une femme libre et autonome, qu’un homme libre et autonome aillent l’un à l’autre, non pour tenter de s’absorber dans une fusion ou symbiose infantile qui ne durera qu’un temps, mais pour se donner et ainsi s’enrichir réciproquement : voilé qui mérite d’être appelé amour au sens plein du terme. Cette plénitude de sens n’est-elle pas plus essentielle que le comptage angoissé, désabusé ou ‘scientifique des années de bonheur ? C’est dans cette rencontre de deux libertés qu’il peut y avoir vraie présence à l’autre. »

La bonne distance « Mariés ou non, vivant ensemble ou séparément, jeunes ou moins jeunes, nous pouvons réussir notre amour à la condition de respecter la bonne distance, ni collés l’un à l’autre, ni exagérément distants. Et cette réussite se mesure à notre joie de vivre bien plus qu’au nombre des années de vie commune. »

Désireuse, désireux d’en apprendre davantage ?« Le grand amour : un mythe ? » : (dont vous avez ici de brefs extraits) fourmille d’exemples tirés de la vie concrète ou de l’observation clinique, et donne aussi des références bibliographiques utiles aux chercheurs. Vous y trouverez de surcroît un chapitre sur l’attirance en fonction des types, soit selon la morphopsychologie du docteur Corman, soit selon la typologie de C.G. Jung (Sentiment extraverti ou introverti, Pensée extravertie ou introvertie, Intuition extravertie ou introvertie, Sensation extravertie ou introvertie). Disponibles également :nos CD audio 6 et 7.

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ORGASME CLITORIDIEN, ORGASME VAGINAL : un faux problème !

Sur l’orgasme clitoridien et l’orgasme vaginal, j’ai résumé le débat entre freudiens et anti-freudiens dans un chapitre d’un livre qui, presque épuisé, ne figure plus dans la liste de mes livres disponibles : c’est MAIS AVEC AMOUR qui réagit contre la réduction de la vie intime du couple à l’aspect purement physique. Il m’en reste quelques exemplaires (128 p., 20 CHF ou 20 euros). Liste des chapitres : L’amour, nécessité vitale Le complexe d’Œdipe L’amour, renaissance et création Ce qu’elles attendent de l’amour Amour ou érotisme ? La fréquence des rapports L’orgasme vaginal est-il un mythe ? Si ce livre s’est trouvé si vite épuisé, malgré un gros tirage, c’est que la sexologie telle que je la conçois NE TRAITE PAS LA FEMME EN OBJET. Les personnes intéressées n’ont qu’à cliquer sur contact et à m’écrire : je répondrai personnellement. CB

Cliquer aussi sur contact pour obtenir mon livre « Le ‘grand amour’ : un mythe ? » (128 p., 10 CHF ou 10 euros, port compris ; 3 ex. 20 CHF ou 20 euros).

Petits extraits de MAIS AVEC AMOUR : « Les orgasmes vaginal et clitoridien ne constituent pas des identités biologiques séparées, car lorsqu’une femme, quelle qu’elle soit, atteint l’expérience orgasmique grâce à une stimulation sexuelle efficace, ‘‘le vagin et le clitoris réagissent selon des types physiologiques constants’’ (Masters et Johnson). Ce qui en revanche peut varier considérablement, c’est la durée et l’intensité de l’orgasme d’une femme à l’autre, et chez la même femme d’une fois à l’autre je me permettrai d’ajouter : et selon que l’expérience se déroule en laboratoire ou dans les émois ineffables d’un amour profond. (…) Dans les rapports sexuels le facteur affectif est pour la femme surtout décisif. La plupart des femmes se récrient à la perspective d’un coït filmé et enregistré en laboratoire et tout particulièrement les vraies femmes, pour qui l’union sexuelle est indissociable du sentiment et suppose l’intimité. (…) Ni le clitoris ni le vagin ne sont le lieu de la sensation. Et l’excitation de l’un entraîne celle de l’autre. L’orgasme est un phénomène qui intéresse le système nerveux au sens large, et non simplement les nerfs localisés dans telle ou telle partie des organes génitaux. Des parties du corps qui ne sont pas à proprement parler génitales sont éminemment sensibles sur le plan érotique, et leur stimulation peut dans certains cas suffire à déclencher l’orgasme. La localisation anatomique du point sensible est donc une recherche relativement vaine et obsessionnelle qui de toute façon, faite dans l’abstrait, laisse échapper les variables individuelles. (…) Le véritable siège de la sensation de plaisir n’est pas constitué par les terminaisons nerveuses du clitoris ou du vagin, mais situé dans le cerveau, où est consciemment ‘‘vécue’’ cette sensation. (…) Ce qui est en réalité essentiel, c’est la signification du type de rapport sexuel préféré. (…) Dans l’acte sexuel s’expriment les relations affectives des deux partenaires ou leur absence de relations affectives. Entre une jouissance obtenue par jeux sexuels plus ou moins masturbatoires et une jouissance née de la fusion des corps, il y a une différence analogue à celle qui sépare une de ces danses modernes où chacun se contorsionne en solitaire, enfermé dans son narcissisme, jetant à peine un regard à l’autre s’il y a pour lui un autre ! et un tango où les corps s’épousent étroitement. Le vrai critère de l’épanouissement sexuel, ce n’est pas la variété ou la fréquence des rapprochements, mais la capacité de jouir pleinement tout en comblant le partenaire, et cela dans une joie totale des corps et des âmes. Quelle que soit la variété des approches, cette joie culmine dans la fusion que procure seule la pénétration de l’homme au plus intime de la femme. »

Tous droits réservés © avril 1971 by Christophe Baroni, Chemin d’Eysins 42, CH 1260 Nyon, Suisse

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LE « POINT G », l’éjaculation féminine (les « femmes fontaines »), les orgasmes multiples : mythe ou précieux secret ? Par Christophe Baroni

Tous droits réservés © juin 1983 et 2009 by Christophe Baroni, Chemin d’Eysins 42, CH 1260 Nyon, Suisse

Chez la plupart des sexologues qui ont combattu l’opposition freudienne entre deux types d’orgasme féminin, un orgasme clitoridien et un orgasme vaginal, il y a, comme chez maints « connaisseurs des femmes » qui vantent leur savoir-faire et pour tout dire leur doigté, une véritable obsession de la stimulation du clitoris.
« Or, comme l’ont montré avec la précision du laboratoire ! les chercheurs américains William H. Masters et Virginia E. Johnson, cette recherche anxieuse et obsessionnelle du clitoris et sa consciencieuse manipulation ne sont nullement nécessaires, et risquent même d’aller à fin contraire, car ‘‘la plupart des femmes préfèrent éviter l’intensité insupportable du foyer sensuel qui peut découler du contact clitoridien direct’’. Manipuler l’ensemble du mont de Vénus est tout aussi satisfaisant, sans risquer de devenir douloureux. Masters et Johnson conseillent la spontanéité, éclairée par le dialogue entre les deux partenaires : plutôt que de suivre un plan tout tracé pour stimuler sa partenaire, l’homme devrait l’encourager à parler, car chaque femme connaît, mieux que quiconque, ses zones érogènes les plus sensibles, et la façon la plus efficace de les stimuler au mieux.
Or, précisément, je vous convie à prêter l’oreille non aux théoriciens, champions du clitoris ou du vagin, mais, en toute objectivité, à quelques-uns des témoignages de nombreuses femmes, jeunes ou moins jeunes, qui expriment une expérience vécue vécue parfois dans le désarroi ou même la honte, souvent dans un ineffable ruissellement de bonheur. Cette expérience prouve que le vagin, loin d’être insensible, peut au contraire se révéler lieu d’une jouissance tout à fait extraordinaire jouissance qui s’accompagne d’éjaculation, d’où la honte éprouvée par certaines de ces femmes. Elles se croyaient anormales, imaginaient avoir uriné… Elles ne savaient pas qu’elles venaient de goûter à des sensations que les autres femmes auraient tout lieu de leur envier. »

Quatre témoignages éloquents :

1) « Par ma propre expérience, je savais depuis longtemps qu’une femme pouvait éjaculer, dit cette administratrice d’un grand organisme médical. J’en étais gênée, mais je savais que c’était naturel et que le liquide n’était pas de l’urine. Comparé à d’autres types d’orgasme, celui qui est accompagné d’éjaculation dépasse tout ce qu’on peut imaginer. Cependant, bien que les sensations soient plus fortes qu’avec l’orgasme classique, on réagit beaucoup plus facilement à une nouvelle excitation. »

2) Un conseiller conjugal indique au couple H., marié depuis vingt ans, l’emplacement du « point G ». Témoignage du mari : « Je trouve tout de suite le petit point ovale qui nous a été décrit, et je me mets à le malaxer fermement avec les doigts. Ginny répond par un petit gémissement et me souffle de continuer : ‘‘Ne t’arrête pas !’’ Très vite, elle se met à haleter de plaisir et, dans un mouvement de va-et-vient, son vagin aspire et repousse mes doigts, au point de presque les faire ressortir. C’était merveilleusement excitant. » « C’était irrésistible, dit Ginny elle-même. Pendant un moment, je suis restée allongée, épuisée, à étreindre Jim en l’embrassant, et à lui dire :‘‘Merci.’’ »

3) « Oui, il y a un point spécial à l’intérieur. Il se trouve devant et légèrement à droite du centre. Quand mon ami le touche avec son pénis, cela me procure beaucoup de plaisir », dit de son amant une jeune femme de 21 ans.

4) L’épouse d’un pasteur presbytérien déclare : « C’est un homme qui, en introduisant son doigt, m’a fait découvrir ce point spécial. Alors, j’ai cru que mon clitoris était mal placé, qu’il se trouvait… dans mon vagin. Le point me donnait beaucoup plus de plaisir que mon clitoris, mais ayant toujours entendu dire que le clitoris était le seul endroit sensible, j’étais perplexe. »

Mais où exactement se trouve ce mystérieux « point G » ?

« Juste derrière l’os pubien, dans la paroi antérieure du vagin en général à mi-chemin entre l’arrière de l’os pubien et l’avant du col de l’utérus, à environ 5 cm ½ de l’ouverture. Contrairement au clitoris, qui fait saillie par rapport aux tissus avoisinants, le « point G » se situe en profondeur, à l’intérieur de la paroi vaginale, et il faut le plus souvent appuyer fort pour pouvoir le toucher quand il est « à froid ». Il a pu être localisé chez toutes les femmes correctement examinées. Une stimulation appropriée le fait gonfler et entraîne l’orgasme, souvent même une succession d’orgasmes chez la plupart d’entre elles orgasmes accompagnés de l’éjaculation par l’urètre d’un liquide dont la composition chimique est identique à celle du liquide spermatique de l’homme (essentiellement fourni par la prostate), si ce n’est qu’il ne contient évidemment pas de spermatozoïdes. Le « point G » fut découvert en 1944 par le gynécologue allemand Ernst Gräfenberg et son confrère américain R.L. Dickinson, et baptisé « point de Gräfenberg » par Perry et Whipple » d’où l’abréviation « point G ».

A chaque couple, hétérosexuel ou lesbien, de trouver la position qui favorise au mieux la stimulation délicieuse du « point G ». Beaucoup de femmes préfèrent à cet égard la pénétration par l’arrière, mais d’autres disent exactement le contraire. Dans un rapport face à face, un homme dont l’érection est telle que son pénis forme un angle aigu avec son ventre a plus de chances qu’un autre de stimuler tout naturellement le « point G » de sa partenaire et de se voir qualifié de « parfait amant » qui conduit au septième ciel.

Il est utile de faire connaître ces réalités. Car la stimulation spontanée ou par maîtrise technique du « point G » renforce la cohésion du couple, en intensifiant le sentiment de fusion des corps et des âmes. Mais il va de soi que l’essentiel, quant à la vie intime d’un couple, demeure l’authenticité, la spontanéité, l’élan du cœur vers l’autre, le dialogue dans la transparence, et cette « réciproque générosité de corps et d’âme » que Simone de Beauvoir appelait de ses vœux. En un mot : L’AMOUR.

Ce texte sur le « point G » est composé d’extraits (mis entre guillemets) d’un article publié en juin 1983 dans ma revue « Ouverture » (1978 à 1993). Pour obtenir le texte complet, cliquer sur contact.

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PEUT-ON « RÉUSSIR » SON DIVORCE ?

Par Christophe Baroni, Nyon, Suisse © 1987 & 2008  
 
– Parents séparés = enfants perturbés ?
    Selon le professeur de psychiatrie Georges Heuyer, « toutes les statistiques établissent que 80 à 90% des délinquants juvéniles proviennent de foyers dissociés » – il reconnaît toutefois que cette influence du milieu familial n'est valable que « dans certains pays, à une époque donnée ». Mais, en 1949 déjà, et dans la très sérieuse revue de la Société vaudoise d'Hygiène mentale (Suisse), un autre psychiatre, Georges Schneider, faisait entendre un tout autre son de cloche : la majorité des enfants ayant subi de graves conflits conjugaux chroniques parlent un langage clair : le divorce fut pour eux un bienfait. Une enquête de C. Haffter, « Kinder aus geschiedenen Ehen », sur le sort des enfants de 100 couples ayant divorcé, aboutissait à la conclusion que le divorce est moins nocif qu'un foyer déficient par maladie mentale, mésentente conjugale (génératrice chez l'enfant d'un sentiment d'instabilité) ou alcoolisme (aux conséquences économico-sociales fâcheuses).
    Un disciple du professeur Heuyer, le docteur G. Menut, auteur d'une thèse de médecine, « Dissociation familiale et troubles du caractère chez l'enfant », constate que « dans 55% des cas, la dissociation est intervenue pour troubler le développement caractériel de l'enfant, soit d'une façon prépondérante (20,5%), soit au même titre que d'autres facteurs (34,5%) » : la dissociation familiale favorise chez l'enfant l'extériorisation de troubles latents, elle ne les crée pas ex nihilo. On est loin des « 80 à 90% » de délinquants issus de foyers dissociés !
    « Dans de nombreux cas, fait remarquer Christian Léomant, sociologue au Centre de recherche de l'éducation surveillée, ce n'est pas tant le divorce, la séparation ou le décès de l'un des parents qui est important, mais plutôt leurs conséquences économiques et sociales. »
    Le divorce est une épreuve, il peut perturber l'enfant ou l'adolescent, mais il est loin d'être le seul facteur de perturbation. Et il arrive qu'il assainisse l'atmosphère. Ne soyons pas comme ces employeurs évoqués par la psychiatre lausannoise Odette Masson : persuadés que les apprentis issus de parents divorcés sont des adolescents à problèmes, ils créent par leur attitude des difficultés qu'ensuite ils attribuent au divorce !
 
– Divorce = difficultés scolaires ?
    Professeur de psychopathologie et auteur du livre « Les parents, le divorce et l'enfant », une enquête portant sur un millier de pré-adolescents, J.-J. Guillarmé constate : « Lorsqu'ils souffrent de troubles du comportement, ces derniers sont plus profonds que chez les autres gamins. En revanche, ce enfants n'ont, statistiquement, pas plus de difficultés à l'école. On constate même un hyper-investissement scolaire pour 10% d'entre eux. » Obtenir de bons résultats scolaires atténue le sentiment de culpabilité si souvent lié au divorce parental. Mais il me semble qu'il faut aussi, dans une perspective psychanalytique, tenir compte du « transfert » sur l'enseignant(e), c'est-à-dire de l'amour que l'enfant ou l'adolescent a besoin d'éprouver pour le parent dont le divorce le sépare : tout enseignant a pu observer ces passions secrètes mais intenses de préadolescentes ou d'adolescentes qui ont trouvé en lui un « père » – c'est un aspect des « risques du métier ».
    Suite à une enquête auprès de 1 300 élèves de quinze écoles maternelles de Paris et environs sur l'échec et la réussite scolaires en fonction de l'origine sociale et familiale, des sociologues aboutissent à cette conclusion : appartenir à une famille dissociée n'entraîne pas une propension plus grande à souffrir de problèmes scolaires particuliers. Séparation ou divorce ne sont un facteur aggravant que chez les enfants des catégories socioprofessionnelles les plus défavorisées, milieux dans lesquels ils entraînent fréquemment des conditions de vie critiques (travail de nuit pour la mère, bas salaire...).
    Certes, les conseillers de l'Ecole des parents et des éducateurs, à Paris, disent avoir toujours observé un contrecoup scolaire de la séparation des parents : besoin d'attirer l'attention et/ou volonté d'autopunition. Un psychologue scolaire affirme qu'il y a presque toujours « une période de crise plus ou moins longue » et que, « parmi les élèves que l'on nous signale, on reconnaît souvent les signes d'un désarroi profond » : selon les cas, chute des résultats scolaires, refus de participer aux activités proposées, repliement sur soi, mutisme ou au contraire surcroît d'agressivité, chapardage, et fréquemment tendance à la fabulation (pour se rassurer, l'enfant donne sa version très particulière d'une situation qu'il peine à comprendre). Mais, en sept ans, ce psychologue n'a vu qu'un seul cas de troubles graves de la personnalité et, précise-t-il, « je ne suis pas sûr qu'on puisse l'imputer au divorce ou à la mésentente des parents ». Il fait aussi remarquer que de nombreux cas, sans doute, échappent aux psychologues scolaires, preuve que certains enfants supportent relativement bien la séparation de leurs parents.
 
– La hantise d'une rupture
    Ne perdons jamais de vue ceci : le divorce légal est presque toujours la conséquence et la légalisation d'un « divorce émotionnel » (selon la formule de J.-L. Despert dans son livre « Enfants du divorce », traduit de l'anglais ; éd. orig. « Children of divorce »), qui engendrait des tensions pénibles, parfois même insupportables pour l'enfant. A tel point que, dans bien des cas, le divorce légal survient comme un coup de tonnerre bienvenu : il apportera des secousses momentanées, mais l'orage menaçant était encore bien plus angoissant que cet orage qui éclate et qui va, en un sens, clarifier la situation. Même le docteur Paul Le Moal, auteur de « Parents séparés, enfants perturbés », met en évidence ce besoin de l'enfant d'y voir clair : « Un enfant préfère toujours, si douloureuses soient-elles, les situations nettes. »
    « Je regrette, dit une femme, d'avoir réussi à empêcher le divorce de mes parents. J'avais six ans quand ma mère, pourtant très pieuse, a voulu divorcer : je l'ai tellement suppliée de ne pas le faire qu'elle a renoncé. Ensuite, pour la retenir, j'ai pendant des années joué les bébés, et j'ai grandi dans un enfer et dans la hantise d'une rupture qui finalement ne s'est pas produite. Aujourd'hui je suis sûre qu'elle eût été préférable. »
    « C'est l'exemple de mes parents, confie à son avocat un homme, qui m'incite à ne pas prolonger mon expérience conjugale. Ma mère avait hésité dix ans avant de se décider : moi, je n'attendrai pas. L'échec est acquis; il faut en tirer tout de suite les conséquences. Nous avions vécu un véritable enfer. C'est nous qui avons décidé maman à se débarrasser de cet ivrogne. Après le divorce, avec mes deux frères et maman, nous avons vécu très heureux. »
 
– Franchise = sécurité
    La hantise d'une rupture est d'autant plus pernicieuse que le conflit est caché à l'enfant au lieu de lui être expliqué, avec tact mais franchise. Le psychologue Yves de Saussure, qui dirigea l'Institut d'études sociales de Genève, évoque avec pertinence et sensibilité, dans un ouvrage collectif (« L'infidélité, pourquoi? », hélas épuisé depuis des années, mais on peut le trouver dans de bonnes bibliothèques), l'angoisse du gosse « qui ne sait à quoi tiennent les perturbations qu'il pressent à travers d'infimes détails de la vie familiale ». Le psychiatre C.G. Jung était particulièrement sensible à ces situations conjugales malsaines où un conflit reste inexprimé : « L'enfant est tellement inséré dans l'atmosphère psychologique de ses parents que leurs difficultés psychiques non résolues peuvent exercer sur sa santé une influence considérable. La ‘‘participation mystique’’, c'est-à-dire l'identification inconsciente primaire, fait ressentir à l'enfant les conflits qui agitent ses parents ; l'enfant en souffre comme s'il s'agissait des siens. » Et il précise : « Ce n'est jamais le conflit ouvert, ni la difficulté tangible, pourrait-on dire, qui ont un effet infectieux, ce sont les difficultés et les problèmes que les parents tiennent inconscients ou qui le sont restés. L'instigateur de ces troubles névrotiques est sans exception l'inconscient. Ce qui est dans l'air et que l'enfant ressent vaguement, l'atmosphère déprimante de craintes et de soucis imprègnent lentement son âme de leurs miasmes empoisonnés. »
 
– L'enfant-caméléon
    Les réponses que donne l'enfant ou l'adolescent quand on l'interroge sur le divorce de ses parents, il faut savoir les relativiser. Avocats, Simone et Jean Cornec ont souvent eu l'occasion d'être frappés par sa tendance à fournir à l'adulte la réponse qu'attend celui-ci, la réponse dont il pense qu'elle le satisfera.
    « Chaque fois que ma nièce fait une bêtise, dit M. R., elle trouve une excuse dans sa situation d'enfant du divorce. Son attitude s'adapte à l'interlocuteur. Avec sa mère, elle pleurniche en parlant de ses séjours chez son père ; avec son père, elle se plaint de sa mère. Avec moi, qui reste neutre et suis en bons termes avec les deux parents, elle sait que je l'aime bien et qu'on ne me la fait pas. Alors elle est très directe, très décontractée, et me parle gaiement de l'un comme de l'autre. Au fond, cette petite est un caméléon. »
    De surcroît, bien des parents, divorcés ou en instance de divorce, projettent sur l'enfant leurs propres angoisses, leurs propres sentiments de culpabilité, leurs propres désirs aussi. Ils interprètent volontiers sa position en fonction de leur propre trouble, de leurs propres craintes ou espoirs, haines ou désirs. Cette projection ne reste évidemment pas sans effet, puisque l'enfant participe intimement, d'inconscient à inconscient, à la vie psychique de ses parents.
   
– Mises en garde
    D'où mon avertissement : Parents, si vous voulez que votre divorce ne perturbe pas vos enfants, petits ou grands, laissez-les vivre leur vie, avec tous les atouts qui sont les leurs.
    Ne faites pas non plus de vos enfants, petits ou grands, des substituts du partenaire qui vous a déçu(e). Ce serait d'autant plus grave que l'enfant ou l'adolescent est enclin à se sentir inconsciemment coupable d'une rupture qu'il a peut-être secrètement souhaitée en vertu du complexe d'Œdipe.
    La situation difficile que devront assumer les parents sera « de ne pas participer à l'enjeu plus ou moins inconscient de leur enfant qui risque de les pousser dans une rivalité dont le prix est son amour et de ne pas dévaloriser l'image du parent absent », recommande J. de Ajuriaguerra dans son « Manuel de psychiatrie de l'enfant ».
 
– Divorcer... et rester amis ?
    Surtout dans les milieux où l'on a su dépasser le moralisme, agressif et si peu évangélique, et où l'on sait porter sur les choses de la vie un regard lucide et compréhensif, on voit des conjoints se séparer ou même divorcer et rester amis. C'est de moins en moins rare. Parfois même ils deviennent meilleurs amis, tel don Juan ou telle dévoreuse d'hommes n'ayant plus à souffrir d'avoir « la corde au cou ». Certains êtres, que Balint appelle « philobates », éprouvent un besoin vital d'indépendance (voir, dans « Ouverture », « Ceux qui s'accrochent et ceux qui fuient »).
 
    Souvent un moindre mal, la séparation ou le divorce ne sont certes pas ce que l'on peut rêver de plus heureux pour un couple et ses enfants. Mais quand séparation ou divorce il y a, le cas idéal est celui dans lequel le père et la mère restent non seulement SOLIDAIRES, comme il se doit, pour tout ce qui concerne les êtres qu'ils ont appelés à la vie, mais encore demeurent réellement et très profondément AMIS – même s'ils ont « refait leur vie », comme dit une expression discutable.
 
Celles et ceux qui désireraient approfondir le sujet, avoir les références des ouvrages cités ci-dessus (et d'autres ouvrages sur le sujet), ou lire d'autres cas concrets illustrant le sujet peuvent obtenir des brochures « Ouverture », en m'écrivant : contact.
Le CD 7 « Peut-on réussir son divorce? + Toujours bafouées en amour: comment s'en sortir? » est également à disposition (même adresse de courriel). Tous les CD audio disponibles sont présentés sur le site www.christophebaroni.info.

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REFLEXIONS D'ENFANTS DE 7 A 10 ANS SUR LE MARIAGE,

extraites d'une étude récente. Pour un instant de sourire…

Comment choisir avec qui se marier ?
– (Alain, 10 ans.) Il faut trouver quelqu'un qui aime les mêmes trucs. Si tu aimes le foot, elle devra aimer que tu aimes le foot et t'amener des chips et de la bière.
– (Kirsten, 10 ans.) On ne décide pas vraiment avec qui on va se marier. Dieu décide tout bien avant, et tu vois après qui il t'a collé.

– Quel est le bon âge pour se marier ?
(Camille, 10 ans.) Le meilleur age c'est 23 ans, parce que tu connais ton mari depuis au moins 10 ans.
– (Freddie, 6 ans.) Il n'y a pas de bon âge pour se marier. Il faut être stupide pour avoir envie de se marier.

– Qu’est-ce que tes parents ont en commun ?
(Laure, 8 ans.) Ils ne veulent pas d'autre enfant.

Qu’est-ce que les gens font à un rendez-vous ?
– (Linette, 8 ans.) Les rendez-vous, c'est pour s'amuser, et les gens devraient en profiter pour se connaître mieux. Même les garçons ont quelque chose d'intéressant à dire si tu écoutes assez longtemps.
– (Martin, 10 ans) Au premier rendez-vous ils se disent des mensonges intéressants, comme ça, ils sont d'accord pour avoir un deuxième rendez-vous.

Que ferais-tu si ton premier rendez-vous se passait mal ?
– (Craig, 9 ans) Je rentrerais à la maison et je ferais semblant d'être mort. Et j'appellerais les journaux pour leur demander d'imprimer que je suis mort.

Quand est-ce permis d’embrasser quelqu’un ?
– (Pamela, 7 ans.) Quand ils sont riches.
– (Henri, 8 ans) Si tu embrasses quelqu'un, il faut se marier et avoir des enfants avec elle. C'est comme ça.

Est-il meilleur d’être célibataire ou d’être marié ?
– (Théodore, 8 ans.) Je ne sais pas ce qui est mieux, mais je ne ferai jamais l'amour avec ma femme. Je ne veux pas qu'elle devienne grosse.
– (Anita, 9 ans) C'est mieux d'être célibataire pour les filles. Mais les garçons ont besoin de quelqu'un pour nettoyer.

Comment faire pour que ton mariage marche bien ?
– (Richard, 10 ans.) Il faut dire à ta femme qu'elle est jolie, même si elle a l'air d'un camion.

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