PEDOPHILIE dans l'Eglise catholique et ailleurs

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LA PÉDOPHILIE JADIS, HIER, AUJOURD’HUI : LES DROITS DE L’ENFANT

(en cours de rédaction)

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NE PAS OUBLIER LES INNOMBRABLES PRÊTRES IRRÉPROCHABLES !

Soudain on ne parle plus que de ça, et nous comprenons la peine des prêtres irréprochables, qui dans le contexte actuel n'osent plus esquisser envers un enfant ou un adolescent le moindre geste affectueux sans avoir à craindre d'être soupçonnés. Que le lecteur le sache : je ne les oublie pas, ces hommes qui se sont mis vraiment au service de leur prochain, obéissant à l’Evangile même s’ils ont cru devoir s’inféoder ou rester inféodés à l’Eglise catholique romaine, qui n’est pas la seule Eglise chrétienne, bien qu’elle prétende détenir la Vérité, ni la plus fidèle à l’esprit de l’Evangile. Bien compris, l’Evangile n’est pas obéissance servile à je ne sais quelle hiérarchie « humaine, trop humaine » comme eût dit Nietzsche, ni interdiction de penser par soi-même et de décider selon sa conscience, après un libre examen, mais « glorieuse liberté des enfants de Dieu » :elle est riche de sens, la forte expression de l’apôtre Paul dans son épître aux Romains (8, 21).

Ne voulant pas « jeter l’enfant avec l’eau du bain », je me raccroche au souvenir de prêtres admirables – car il y en a eu, il y en a, il y en aura : par exemple, puisque j’évoque souvent le Rwanda, l’abbé Fraipont, qui consacra sa vie et ses forces aux handicapés du Home de la Vierge des Pauvres, à Gatagara (Rwanda), vivant jour après jour l’Evangile : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».

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« UNE ATTIRANCE PARTICULIÈRE », « le mal absolu » (Dr Bruno Gravier) :

Interviewé par Tasha Rumley dans « L’Hebdo » (Lausanne, 25 mars 2010), le docteur Bruno GRAVIER, chef du Service vaudois de médecine et psychiatrie pénitentiaires au CHUV (Centre hospitalier universitaire vaudois), a une longue expérience de la psychiatrie légale et mène des recherches. Il traite les pédophiles et en prison et après leur sortie, en particulier quand leur libération conditionnelle est soumise à une obligation de soins.

A la question classique sur le lien de causalité entre pédophilie et célibat des prêtres, il répond qu’elle est simpliste. « Il y a d’autres moyens que la transgression pour gérer sa frustration sexuelle »,
par contre « la vie monastique et l‘internat offrent un contexte qui favorise une relation d’emprise sur de potentielles victimes, relation au centre du comportement pédophilique ».

Une « attirance particulière » est à la base de la pédophilie, il ne s’agit pas d’un choix par défaut, et certains prêtres peuvent avoir choisi le sacerdoce pour assouvir leurs pulsions, mais « ce n’est pas parce que quelques pyromanes sont pompiers que tous les pompiers sont pyromanes », tempère le docteur Bruno Gravier, qui invite l’Eglise catholique à « faire preuve d’une grande vigilance, comme le font maintenant les ONG lorsqu’elles envoient des bénévoles au contact d’enfants ».

Aujourd’hui la psychiatrie a dépassé la question de savoir si l’on naît ou si l’on devient pédophile : « la maturation neuronale se nourrit du vécu et des émotions », et la pédophilie est « probablement le fruit d’expériences douloureuses, traumatiques et non métabolisées ». Selon les études, la proportion d’enfants ou d’adolescents victimes d’abus sexuels parmi les pédophiles varie « entre 27% et 50% ». Très présente dans leur parcours est « une victimisation, qui va de pair avec une incapacité à développer de l’empathie, pour les autres et leurs victimes en premier lieu, mais aussi pour eux-mêmes ».

Hors de toute confrontation à la loi, le traitement d’un pédophile « est un leurre », il ne peut intervenir « que lorsque la justice est passée ». « Si l’Eglise faisait preuve de plus de transparence sur le sujet, on pourrait peu-être mieux identifier les facteurs de protection et, à l’inverse, les zones de risque », fait observer le docteur Bruno Gravier, qui par ailleurs dénonce le danger des sites pédophiles, qui décuplent l’excitation.

L’opinion publique a profondément changé face à la pédophilie. Désormais elle « représente le mal absolu, qui justifie toutes les mesures extrêmes », car le rapport à l’intime, la place de la sexualité et la place de l’enfant ont évolué.

Comme le rappelle excellemment le journaliste François GROSS dans « Le Temps » du 12 avril 1998, « le caractère sacré de ceux qui se font eunuques pour dire l’Evangile ne leur garantit aucune impunité judiciaire. Il leur confère, au contraire, une plus lourde responsabilité face à la communauté. (…) Les attoucheurs ne sont plus des intouchables. »

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« ANGE BLEU » et « INNOCENCE PROFANÉE » :

En 1998, Latifa Bennari, auteur des livres « La fin d’un silence – Pédophilie : une approche différente » (AD2, 2002) et « L’Ange bleu » (Rocher, 2005), a fondé en France l’association « L’Ange Bleu ». Cette femme estime nécessaire de prendre en charge non seulement les victimes des pédophiles, mais aussi les pédophiles ou ceux qui sont habités par des pulsions pédophiles. La pédophilie apparaît généralement très tôt et précède souvent de plusieurs années un premier passage à l’acte : dès lors, qu’est-il possible de faire pour tenter d’empêcher le premier passage à l’acte chez les pédophiles ? s’interroge Latifa Bennari. Une antenne suisse de L’Ange bleu existe en Suisse, et le psychiatre sexologue Dominique Chatton collabore avec elle, ainsi que le professeur de psychologie Philip D. Jaffé. Son site web : www.ange-bleu.com.

Autre site web à signaler : www.innocenceprofanee.org, site de l’association du même nom, dissoute en juin 2009 faute de moyens financiers, mais le site fonctionne encore.

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« La pédophilie ecclésiastique catholique galopante » : NARCISSE PRAZ, après avoir tu sa honte et sa souffrance pendant soixante-dix ans, met en garde les parents :

Le dédiant « A Sa Sainteté le pape Benoît XVI, éminent exégète urbi et orbi de la pédophilie ecclésiastique institutionnelle. Avec ma compassion pour ses récurrents tourments médiatiques. Ego te non absolvo », l’écrivain humoriste et anarchiste Narcisse Praz, après avoir tu soixante-dix ans sa honte et sa souffrance, livre son témoignage sur les abus sexuels dont il a, comme tant et tant d’autres, été victime de la part de prêtres catholiques, et met en garde les familles, dans son livre tout récent « GARE AU GORILLE ! La pédophilie ecclésiastique catholique galopante expliquée aux parents », publié en 2010 aux Editions libertaires (www.editionslibertaires.org). En voici quelques extraits :

« Un fou de Dieu avait repéré une proie. C’était moi. (…) J’étais le candidat idéal à une vocation sacerdotale et missionnaire, paraît-il. Le Père Sourire officiait alors en qualité de Père Directeur du Juvénat de Bonlieu, près de l’Etang du Jura, en la ville (sainte ?) de Fribourg et s’était distingué devant l’Eternel comme grand recruteur de vocations précoces. Je dis bien : précoces, c’est-à-dire entre 10 et 15 ans. L’âge idéal. » (P. 5.)

« Il était convenu que l’heure d’étude du soir était aussi celle des confessions et des visites aux Pères directeurs de conscience. A qui savait avoir l’œil ouvert, le bon de préférence, il n’échappait point que certains parmi ces pénitents revenant en salle d’étude présentaient chaque fois un visage cramoisi et une chevelure trop fraîchement mouillée et plaquée au crâne pour n’avoir pas subi quelques épreuves ébouriffantes. (…) Etrangement (vraiment ?), les garçons qui revenaient en salle d’étude visage rubicond et cheveux mouillés aplatis sur le crâne, l’air faussement désinvolte, se trouvaient être ceux à qui des langues perverses attribuaient le titre de chouchou du Père Rey, du Père Monnard, du Père Lathuile, du Père Moret, du Père Kaesch. » (P. 60.)

(La peur et la haine de la femme pécheresse) « Est-ce présomption de ma part d’affirmer haut, clair et net, que le scandale planétaire dit des prêtres pédophiles ne saurait être attribué uniquement à leur célibat forcé mais au fait que, des siècles durant, par peur panique de paternités ecclésiastiques scandaleuses, l’Eglise catholique aurait délibérément inculqué à ses séminaristes la peur et la haine de la femme pécheresse confirmée depuis les désastres du Paradis terrestre ? Serait-ce faire preuve d’esprit aventureux que d’affirmer haut, clair et net que ce serait dans les séminaires que les prêtres catholiques ont appris, des siècles durant, à s’utiliser mutuellement comme autant de poupées gonflables ? Depuis une trentaine d’années les scandales répétés révélés par les médias du monde entier nous prouvent qu’ils sont passés maîtres dans l’art, si l’on peut dire, d’utiliser leurs enfants de chœur et écoliers à eux confiés comme autant de poupées gonflables ? Est-ce audacieux d’analyser ce choix comme un aléa offrant l’avantage, par comparaison avec la femme tentatrice, de n’encourir aucun risque de procréations choquantes pour l’opinion publique et dévastatrices pour le renom de la Sainte Mère l’Eglise catholique, apostolique et romaine ? »

Le 31 janvier 2000, au micro de Zig Zag Café, une émission grand public de la Télévision suisse romande, Narcisse Praz avait évoqué ces abus sexuels, affirmant que pratiquement tous les garçons passaient à la casserole, à commencer par les bons élèves. Il décrivit le scénario classique. « Il avait senti, cruellement, son innocence violée. A ma connaissance, l’internat concerné n’a opposé aucun démenti. Et les autorités de l’Eglise catholique ont observé un silence prudent, elles qui ont réagi si vertement aux accusations de pédophilie lancées contre ses prêtres par la secte de l’inénarrable ‘Ange Raël’ – accusation exagérées au point d’en devenir insignifiantes. De tels faits semblent encore se produire (…), si j’en crois de récentes confidences. » (Extrait de SOLIDAIRES ! de Christophe Baroni, © 2003.)

Parmi ces confidences, celle d'une mère qui avait visité un internat catholique réputé, en terre valaisanne : ayant ouvert une porte, elle vit, horrifiée, ce qu'elle n'aurait pas dû voir. Catholique pratiquante, elle n'osa dénoncer la chose – évidemment elle inscrivit son fils ailleurs... et tant pis pour les enfants des autres!

Narcisse PRAZ détective : « Le chien des Bascaroli »
Dans cet autre livre, présenté comme un « roman », Narcisse Praz cherche à faire la lumière sur un fait divers tragique : un jeune garçon retrouvé inanimé et dénudé dans la neige, victime d’un acte pédophile, à proximité d’un village valaisan, une enquête qui, sous les pressions du pouvoir ecclésistique, piétina ou se perdit dans des méandres, et finalement le chien du gosse rendu responsable des séquelles gravissimes – ce garçon est désormais handicapé à vie. Le vrai coupable aurait été discrètement muté. Les autorités civiles, judiciaires et religieuses de ce canton catholique de Suisse ne sortent pas grandies de l’enquête fouillée qu’est ce « roman ». Voir AFFAIRES ET SCANDALES ÉTOUFFÉS.

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« Maintenant que sont closes LES PORTES DE L’ENFER… »

Voici, confirmant l’analyse de Narcisse Praz (ci-dessus), un extrait du chapitre « La castration et la mort » du livre LE SEXE FORT SERAIT-IL, INCONSCIEMMENT, LE SEXE FAIBLE ? de Christophe Baroni, © 1973 :

« La création de la vulve est attribuée au diable, l’anti-créateur, le créateur du Mal. L’histoire suivante serait d’origine espagnole : Quand Dieu fit les hommes et les femmes, il s’interrompit à la fin du travail et demanda au diable de s’occuper de leurs parties sexuelles. Accroupi au fond d’un trou et armé d’une faux, le diable fit défiler les femmes, jambes écartées. Les plus grandes ne reçurent qu’une éraflure, les petites une entaille profonde. On en rapprochera la plaisanterie suivante : Le curé monte en chaire .’Est-ce que toutes les femmes de la congrégation veulent bien croiser les jambes ?’ Bruit de piétinement. Silence. ‘Fort bien. Maintenant que sont closes les portes de l’enfer, je peux commencer mon sermon.’ »

La théologie catholique est en effet dominée par un clivage de la Femme en pécheresse, tentatrice, complice de Satan, prostituée d’une part, et d’autre part la Vierge : Myriam (Marie), la mère de Ieschoua (Jésus), y est « Virgo inter virgines » (Vierge entre les vierges), « fontaine scellée », « hortus conclusus » (jardin clos), « Semper Virgo, Dei genitrix, Immaculata » (éternellement Vierge, mère de Dieu, Immaculée). Même sa naissance fut « pure », puisque, pour qu’elle fût vraiment « la Vierge » par excellence, les théologiens inféodés au Vatican ont imaginé de proclamer vierge la mère de Marie !

HOMOSEXUALITÉ et ANALITÉ
Peu suspect d’anticléricalisme, l’analyste Charles Baudouin, dont la « Psychanalyse du symbole religieux » (Fayard, 1957), d’inspiration plus jungienne que freudienne, n’est pas du tout réductrice, n’en était pas moins lucide.il me confia, ai-je cru devoir rappeler dans mon livre CHARLES BAUDOUIN, avoir été frappé, dans l’analyse de religieux catholiques, « par la fréquence de leur homosexualité et l’orientation volontiers anale de leurs pulsions : ‘C’est que pour eux, le péché c’est la femme, le lieu du péché le vagin…’ Il y fait allusion, discrètement, dans son texte ‘Aspects théoriques et concrets de la sublimation’, qui parut en 1952 dans ‘Etudes carmélitaines : Mystique et continence’. Je me souviens de son œil malicieux quand il attira mon attention sur le ‘vexillum’, emblème des carmes : ô retour du refoulé, c’est une vulve poilue, avec clitoris en guise de crucifix, à en crever si bien les yeux que les bons pères ne la voient pas comme telle. »

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« ÉVIDEMMENT SODOMISÉ » !

Voici qui confirme l’observation de Charles Baudouin sur l’orientation volontiers anale des pulsions sexuelles des ecclésiastiques catholiques. Un homme venu me consulter évoqua son enfance et son adolescence, où il avait passé d'internat catholique en internat catholique – en terre française, lui. Ce qui me frappa, c'est que tout naturellement, et comme en passant, il me confia avoir été « évidemment » sodomisé dans tel internat, puis dans tel autre... C'est l'adverbe « évidemment » qui me frappa, pas vous?

Sur la Toile, vous trouverez aisément des documents qui insistent par exemple sur le fait qu’autrefois, « jésuite » ne rimait pas seulement avec « hypocrite », mais aussi avec « sodomite » !

Aux chrétiens profondément troublés par ces tragédies (car pour les victimes ce sont des tragédies), puis-je rappeler qu'il ne faut pas confondre Eglise (quelle qu'elle soit) et Evangile? CB

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LE « SADIQUE DE ROMONT » :

Etroits sont, aux yeux des psychanalystes, les liens entre analité et sadisme. Le deuxième stade de l’évolution libidinale est, selon Freud, le « stade sadique-anal » (« sadistisch-anale Stufe » ou « sadistisch-anale Phase »).

C’est pourquoi j’évoque ici, juste après le témoignage « Evidemment sodomisé », un cas hélas tragique, celui du « sadique de Romont » (Romont est une petite ville du canton catholique de Fribourg, en Suisse). Ayant eu l'autorisation de m'entretenir avec lui, lors de la préparation d'un chapitre sur les tueurs en série pour mon livre UN REGARD DIFFÉRENT, j'appris (sans étonnement) que l'entrevue qu'il eut avec le prêtre qui avait abusé de lui quand il avait 10-11 ans fut « un monument d'hypocrisie ». Ce tueur en série, qui a sur la conscience plusieurs meurtres d'adolescents, ne recouvrera peut-être jamais la liberté, mais le prêtre qui a contribué à le détourner d'une sexualité « normale », lui, n'a jamais été inquiété, que je sache, ni par la justice des hommes, ni par la justice (si l'on ose dire) de la « sainte » Eglise romaine. Je trouve injuste que l'indignation de celles et de ceux qui partagent la peine atroce des parents de ces jeunes victimes ne frappe pas AUSSI le prêtre qui abusa de Michel Peiry quand celui-ci était encore enfant. Christophe Baroni.

Qui désire plus de détails peut lire le chapitre sur les tueurs en série, dans mon livre UN REGARD DIFFÉRENT.

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La pédophilie dans l’Eglise catholique est le plus souvent HOMOSEXUELLE :

Un aspect important de la pédophilie ecclésiastique, comme le montrent bien les témoignages de Nacisse Praz, de Gérard Falcioni et de Joël Devillet, ou l’affaire du chœur d’enfants dans laquelle est empêtré le frère du pape Benoît XVI, c’est qu’elle est le plus souvent homosexuelle : les abus sexuels sont en nette majorité hétérosexuels dans la population en général, mais dans l’Eglise catholique ils touchent en nette majorité des garçons, comme l’a fait remarquer le professeur Philip Jaffé, spécialiste en psychothérapie et psychologie légale (www.jaffe.ch, www.iukb.ch, www.psylex.ch), lors du débat d’« Infrarouge » sur les prêtres pédophiles, à la Télévision Suisse Romande, le 23 mars 2010. Cela doit être souligné, car ailleurs, la pédophilie est le plus souvent hétérosexuelle, et les victimes sont en majorité des filles ou des adolescentes. Ce caractère homosexuel de sa « pédophilie galopante », pour reprendre l’expression de Narcisse Praz (voir ci-dessus) n‘empêche pas le Vatican de condamner Urbi et Orbi l’homosexualité, qu’elle soit masculine ou féminine.

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Le témoignage de Gérard FALCIONI :

Extrait de son livre « LA MESSE CÂLINE » (Editions Faim de siècle, CP 500, 1701 Fribourg) :

« L’enfant de la cinquantaine approchant n’avait alors que dix ans. Il se souvient de cette grande main sur son petit machin, et la sienne toute petite, guidée dans la poche sans fond, qui allait s’agripper à cet immense goupillon. Il comprend maintenant le sens de ce râle crevant la nuit, car le prêtre éteignait toujours la lumière. Et quand il la rallumait, il y avait la Vierge Marie, le crucifix, les saints et les anges, les velours verts et rouges, le calice, les burettes, la bouteille de vin, les tapis, les nappes, les autels ; tout était feutré, c’était le paradis de l’enfer. »

Gérard Falcioni, né à Bramois en Valais en 1954, victime d’abus sexuels répétés de la part du curé dès l’âge de cinq ans, et qui à cause de cela faillit se suicider à 7-8 ans, a écrit deux autres livres : « L’ÉTABLI DE LA VIE », préfacé par le professeur de psychologie Philip D. Jaffé (2002) et « LE CLERGÉ ROMAND FACE À LA PÉDOPHILIE » (2008), préfacé par Me Charles Poncet, qui estime que cet ouvrage « apporte un cri d’indignation bienvenu ». Ces deux livres ont été publiés par les Editions Mon Village (Vulliens, puis Sainte-Croix, Vaud, Suisse).

Gérard Falcioni a un petit site que je conseille de visiter : www.regardair.ch. On y trouve d’ailleurs tous renseignements utiles sur ses trois livres (prix, où les commander, etc.). Il y résume ainsi le 1er chapitre de « L’établi de la vie » : « Le curé qui nous initie à la vie du Christ, par le biais de diapositives, et sa main et son zizi qui ne lâcheront plus mon cul – On bande à 5 ans – Désir de mort qui faillit aboutir, à l’âge de 7-8 ans – Je n’aimais pas tous ces regards penchés sur mon zizi. » Extrait du chapitre 2 : « Je me souviens des confessions. Il y eut celles où je confessais avoir commis le péché mortel d’impureté. Je ne disais pas au prêtre avec qui puisque c’était avec lui. D’ailleurs il ne me demandait jamais avec qui. Il commença à me demander avec qui après m’avoir lâché seulement. » Et à propos de son troisième livre, « Le clergé romand face à la pédophilie », il lance cet avertissement : « L’Eglise ne sera plus jamais propre tant qu’elle n’accepte pas dans toute sa dimension une vérité sale qui entache son histoire. »

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Mgr GENOUD, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg (1942-2010)

J’avais beaucoup d’estime pour Mgr Genoud, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, et je suis persuadé que les affaires de pédophilie ecclésiastique, qui émeuvent à juste titre l’opinion publique, ont pu contribuer à le rendre malade : après un cancer de la vessie puis un polype des cordes vocales, on diagnostiqua un cancer au poumon droit – tout est précisé sur un site web catholique, aussi puis-je en parler librement. Il a eu le courage de faire face aux médias, malgré le chagrin et la honte qui le rongent face à toutes ces horreurs commises par des prêtres pédophiles – alors que l’évêque du Valais, lui, se terrait « « dans un silence ahurissant », comme le déplore Camille Krafft dans « Le Matin Dimanche » du 3 février 2008.

Mgr Genoud a dû souffrir aussi d’être, à Fribourg, entouré de nombreux prêtres hutu proches du Hutu Power qui a minutieusement préparé, puis perpétré le génocide des Tutsi du Rwanda au printemps 1994 – j’ai même été pris à partie par certains d’entre eux, furieux de voir des jeunes filles tutsi danser lors d’une réception qui suivit, en mai 1999, son intronisation à la cathédrale de Fribourg. Il devait en souffrir d’autant plus que, parrain d’une jeune Tutsi, il était au courant des horreurs indicibles de ce génocide.

Mais je ne puis passer sous silence ce qu’écrit Gérard Falcioni comme introduction à « L’établi de la vie » : « A la suite d’une émission de la Télévision Suisse Romande, Droit de Cité, sur les prêtres et la pédophilie, je me suis mis à écrire une lettre de quatre pages que j’allais envoyer à deux des protagonistes de l’émission, un professeur de psychologie à l’Université de Genève et l’évêque du diocèse de Genève, Lausanne et Fribourg. Seul le psychologue me répondit, d’une façon que je ne pus m’arrêter de lui écrire, avec son autorisation et ses encouragements. Donc le présent ouvrage est constitué de quinze chapitres qui correspondent aux lettres envoyées. Le dernier chapitre, le seizième, m’a été demandé par mon éditeur lorsqu’il eut vent de mes expériences en Amérique de l’Ouest. »

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Le livre-témoignage du Belge JOËL DEVILLET : « Violé par un prêtre »

(Ed. de l’Arbre, Bruxelles & Paris, 2009, www.leseditionsdelarbre.be)
(Site de l’auteur www.joeldevillet.com)

Enfant de chœur timide et secret, qui aspirait à devenir prêtre, Joël Devillet a eu le malheur d’être victime d’abus sexuels perpétrés par l’abbé de son village. Il s’est adressé aux autorités de l’Eglise catholique dans l’espoir d’obtenir réparation, mais elle l’a bercé de promesses non tenues et tiré l’affaire en longueur pour bénéficier de la prescription. Il a porté l’affaire devant la justice des hommes, pour faire éclater au grand jour le scandale de cette Eglise qui protège les abuseurs et néglige les victimes.

J’ai été sensible au fait que cet homme, devenu aide-soignant, ne s’est pas laissé envahir par la haine. Je le laisse s’adresser directement à vous par ces quelques extraits :

(Une vie détruite à jamais :)« Une vie détruite à jamais. Ce que vous allez lire est mon histoire, celle d’un enfant qui cherchait l’affection, ne l’ayant jamais beaucoup trouvée auprès des siens. C’est l’histoire vraie de la descente aux enfers par la perversité inhumaine d’un prêtre violeur, puis le trajet d’un combat pour qu’éclate la vérité, seul contre tous. (…) Je voulais être prêtre, je croyais en Dieu et dans ses représentants sur Terre. Aujourd’hui je ne crois plus ni en Dieu, ni dans les hommes. » (Pages 7-8.)

(Procès pénal et civil contre le prêtre : 2001 à … :) « Combien d’enfants n’avais-je pas vus sur les genoux du prêtre ? (…) Il est bon de souligner que ce procès contre le prêtre dérangeait la hiérarchie de l’évêché au plus haut point. Tous les moyens furent utilisés par son Conseil pour le mettre à néant. Trois requêtes furent déposées de leur part au Parquet. » (Pages 82-83.)

(Hypocrisie de l’Eglise catholique et tentative d’étouffer l’affaire :) « A travers mon histoire, j’ai pu me rendre compte de toute l’hypocrisie de l’Eglise, du moins de l’Eglise de mon diocèse. (…) J’ai eu droit à une vraie scène digne d’un cirque de renom. Le vicaire judiciaire m’emmena dans une pièce, seul avec lui. Je m’assis dans un fauteuil et lui de s’agenouiller à mes côtés, me faisant un sermon, disant que ce que le prêtre m’avait fait touchait toute l’Eglise, que l’Eglise souffrait avec moi et de me demander pardon au nom de cette Eglise. Il me dit aussi qu’il n’était pas utile de porter plainte devant la justice des Hommes car l’affaire serait réglée entre nous et qu’il m’aiderait. C’est ce même prêtre qui, trois ans plus tard, me chassa de la cathédrale où j’étais sacristain bénévole assez régulièrement : il pensait avoir temporisé assez mon affaire pour que la prescription soit arrivée. » (Pages 100-101.)

(Un psychologue complice :) « On m’avait envoyé chez un psychologue complice de leur magouille, dans le but d’étouffer l’affaire. » (Page 102.)
(Séquelles :) « Il est évident que ma vie après de tels méfaits est remplie de séquelles ! Le prêtre ne m’a pas appris la sexualité mais l’homosexualité ! J’avais besoin d’affection et il bascula immédiatement dans la sexualité. Pendant longtemps, après ce que j’ai eu à subir, j’ai pensé que l’issue fatale de l’amitié ou de l’affection devait être la sexualité. C’est bien pour cela que j’évite d’avoir des amis. (…) Une victime d’un pédophile culpabilise toujours. » (Pages 127-129.)

(L’Eglise cherche à étouffer les affaires de pédophilie :) « Leur attitude mensongère et hypocrite à mon égard a été à l’origine de ma révolte et de mon combat. J’ai appris que la théorie de l’Eglise consiste à garder les affaires de pédophilie secrètes. Pour elle, la meilleure façon de garder un secret est de ne le dire à personne. Mon combat est de tout faire pour que la vérité soit connue. Avant chaque audience du tribunal, j’eus l’intelligence de prévenir les journalistes qui firent de bons et grands articles dans la presse écrite. » (Page 129.)

(Un engrenage :) « Les pédophiles n’agissent pas directement sexuellement, c’est petit à petit qu’ils arrivent à s’accaparer leurs victimes. C’est aussi comme cela que le mien a agi. Il m’a pris dans un engrenage, et après impossible de voir la fin. » (P. 182.) « Quand le vicaire m’invitait sur ses genoux, j’étais tout heureux d’avoir de l’affection physique, le contact et la chaleur humaine. (…) J’allais me blottir contre lui comme un petit enfant. (…) Je n’aimais pas ses caresses qui me procuraient à la fois des frissons et des chatouillements, mais à chaque fois que je retirais sa main il répétait avec une insistance accrue : – Laisse-toi faire ! (…) Imperceptiblement, il passa à des caresses plus directes, touchant ma peau par-dessous mes vêtements. Il insista à de maintes reprises devant mes réticences, lâchant toujours cette phrase courte, d’une voix assurée et pleine de toute l’autorité dont il jouissait à mes yeux : – Laisse-toi faire, enfin ! Il en vint à prendre ma main, m’obligeant de lui toucher le torse. Ses mains descendirent plus bas et à nouveau je l’écartais. Puis, toujours sous la force de cette phrase répétée éternellement, il repartait à l’assaut. Sa bouche se posa sur mes joues, mes oreilles. J’étais dans un état de confusion réel. Je frissonnais de tout mon corps et je me sentais mal. (…) A qui le dire ? (…) Dans mon esprit d’enfant petit et timide, malgré mes quatorze ans, une seule idée s’imposa. Il m’aimait ! Le vicaire m’apprenait simplement la sexualité et l’amour. » (Pages 33-37.)

(« Je n’étais que son objet sexuel » :) « J’avais le sentiment d’être aimé. Mais, très vite, je compris que je n’étais que son objet sexuel. En effet, il ne se contenta bientôt plus de caresses sur le haut du corps. Il me mettait ma main sur son pantalon afin que je lui caresse le sexe. Je ne le voulais pas mais il insistait. Il me guidait la main et me forçait à faire des mouvements sur son sexe. Dès qu’il avait joui, il s’essuyait avec son mouchoir et se rhabillait pour me reconduire à la maison. Quand j’allais chez lui en journée, il prenait toujours des enfants sur ses genoux. (…) J’étais jaloux de voir qu’il donnait de l’amour à d’autres enfants. (…) Si bien que le soir venu, je répondais à ses rendez-vous afin de bénéficier, seul, de toute son affection. » (Pages 37-38.)

(Fellations exigées :) « Il n’était pas rare qu’il me prenne la tête afin de m’obliger à mettre son sexe dans la bouche : je ne le voulais pas mais il insistait au point de briser toute velléité de résistance. Je trouvais cela dégoûtant et honteux, mais je ne pouvais lui résister. Et à chaque fois, dès qu’il avait obtenu son plaisir, il me disait de partir ou me reconduisait à la maison, me plongeant dans un gouffre de frustration et de honte. (…) Jamais je n’ai eu de plaisir avec lui. » (Page 38.)

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Un rapport secret du CARDINAL OTTAVIANI – « C’est Cosa Nostra, une mafia ! »

Ci-dessous, deux extraits du chapitre « L’honneur perdu de l’Eglise ? » de mon livre SOLIDAIRES !

« Jusqu’en 2002, un rapport secret du cardinal Ottaviani, probablement approuvé par Jean XXIII, qualifie certes la pédophilie (et la zoophilie !) des prêtres de ‘pire des crimes’, mais impose le secret : le coupable et la victime doivent ‘promettre solennellement d’observer sans faute le secret sous peine d’excommunication’, et les évêques devront mener leur enquête ‘avec le plus grand secret’ et ‘dans un silence perpétue’. (J’ai reçu aussi des confidences sur les abus sexuels, souvent d’ordre sadique, commis par des religieuses envers des mineures.) »

« En juin dernier, lors d’une réunion nationale des évêques états-uniens à Saint Louis, Frank Keating, fervent catholique et ancien gouverneur de l’Oklahoma, chargé par son Eglise de purger les diocèses des prêtres pédophiles, s’est heurté à tant de méfiance et d’hostilité, en particulier auprès de Mgr Roger Mahony, de Los Angeles, et de Mgr Edward Egan, de New York, deux cardinaux influents, qu’il s’est écrié que les autorités ecclésiastiques, avec leur manie du secret, c’était Cosa Nostra, une mafia. Sa lettre de démission est claire : ‘Je ne présente pas d’excuses. Résister aux injonctions d’un grand jury, dissimuler les noms de clercs coupables, nier, obscurcir, trouver des explications : c’est le modèle d’une organisation criminelle, pas de mon Eglise.’ »

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« CRIMEN SOLLICITATIONIS », ou l’étouffement des affaires :

Un document secret du Vatican, rédigé en 1962 et mis à jour en 2001, « Crimen Sollicitationis », impose le secret et à l’enfant victime d’abus sexuel(s) de la part d’un prêtre, et au prêtre auprès de qui sont dénoncés les faits, et à tout témoin éventuel : briser ce serment ou plutôt cette loi du silence entraîne l’excommunication ! Initialement, cette procédure visait à protéger la réputation du prêtre accusé jusqu’à ce que l’Eglise ait mené son enquête, mais en pratique elle permet d’étouffer l’affaire, dénonça la BBC en 2006, dans un documentaire de l’émission hebdomadaire d’investigation « Panorama ». Or, l’homme chargé de faire appliquer cette politique pendant 20 ans était le cardinal Ratzinger, président de la Congrégation de la doctrine de la foi de 1981 à 2005, jusqu’à son élection comme pape sous le nom de Benoît XVI.

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SCANDALE EN IRLANDE :

Le 26 novembre 2009 est publié un rapport de 2'500 pages, élaboré par une commission d’enquête créée par le gouvernement de Dublin. Ce rapport dénonce des abus sexuels perpétrés durant des décennies par des dizaines de prêtres et de moines du diocèse de Dublin sur des centaines d’enfants, surtout des garçons, notamment dans des orphelinats et des écoles techniques. « Un climat de peur, créé par des sanctions omniprésentes, s’est propagé à la majeure partie des institutions, en tout cas à toutes les institutions de garçons », qui étaient devenues « des lieux de peur, d’abandon et de violences sexuelles », où « les enfants vivaient dans un climat de terreur quotidien, en se demandant d’où viendraient les prochains coups ». Le rapport déplore le souci « obsessionnel » du secret de la part de l’Eglise, soucieuse « d’éviter le scandale » et de « protéger sa réputation et ses biens ». Il met nommément en cause une dizaine d’évêques qui ont couvert les agissements de ces prêtres pédophiles. De 1936 à nos jours, « les autorités religieuses savaient que les abus sexuels étaient un problème persistant dans les institutions religieuses masculines ». Alors que « des prêtres et moines ont battu et violé des enfants pendant plusieurs décennies », le rapport accuse l’Eglise catholique de « ne pas avoir écouté les personnes qui se plaignaient d’abus sexuels survenus par le passé ou de ne pas les avoir crues en dépit de preuves recueillies dans des enquêtes policières, de condamnations ou de témoignages » – je pense quant à moi que prêtres, moines et prélats étaient bien placés pour savoir que ces plaintes étaient justifiées et qu’ils ont préféré étouffer le scandale, mais évidemment un rapport officiel ne peut dire cela expressément. C’est « l’une des pires facettes de l’Eglise catholique », écrit dans « Le Monde » du 11 décembre 2009 la journaliste Stéphanie Le Bars. « Le pape partage l’indignation, le sentiment de traîtrise et la honte ressentis par de nombreux fidèles en Irlande », déclare le Vatican le 11 décembre 2009. La revue catholique de gauche « Golias » (www.golias.fr) dénonce l’hypocrisie du Vatican : car Benoît XVI et son secrétaire d’Etat le cardinal Bertone avaient bloqué la commission qui enquêtait sur ces abus où la cruauté physique et mentale le disputait à un érotisme pervers.

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CASA PIA :

Des ecclésiastiques sont certes directement impliqués dans une affaire de pédophilie qui a fait trembler l’Etat au Portugal. Mais avec cette affaire-là on dépasse le cadre de la pédophilie ecclésiastique, car il s’agit d’un « réseau » s’adonnant à la pédophilie dans les hautes sphères de la société, comme dans les affaires du « Coral » en France ou de « Spartacus » en Grande-Bretagne. « La liste des figures de la politique et du spectacle accusées d’abus sur les enfants de l‘institution Casa Pia s’allonge », révèle « Libération » le 11 juin 2003. Pour en savoir plus sur les réseaux de pédophiles, il faut chercher astucieusement (par Google notamment, au moyen de mots clés adéquats), car de hautes, très hautes personnalités politiques sont elles aussi impliquées dans les affaires de pédophilie, de trafic d’enfants et de trafic d’organes, ainsi que des magistrats influents placés à des postes clés, et les affaires sont là aussi étouffées : le Vatican est loin d’être le seul à appliquer la loi du silence dans ces crimes ignobles. Mais voici déjà des pistes : rapport de la Rajani Foundation, ou www.aredam.net, ou www.scribd.com, ou encore le livre de Mehdi Ba, « L’illusionniste, un héros de l’humanitaire sur le banc des accusés » (Les Arènes, Paris, 2003) (il s’agit du prêtre François Lefort des Ylouzes, prix des Droits de l’Homme et décoré de la Légion d’Honneur).

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Proche du pape Jean-Paul II : la « LÉGION DU CHRIST »

Parmi les innombrables affaires de pédophilie dans l'Eglise catholique, il faut signaler la congrégation ultraconservatrice « Légion du Christ » (proche du pape Jean-Paul II), mise sous enquête par le Vatican après la condamnation pour « mœurs déviantes » de son fondateur, Marcial Maciel Degollado, un Mexicain. C'est dès les années 50 que cet individu et sa Légion s’étaient fait remarquer : abus sexuels sur des séminaristes de 12 à 17 ans, séquestration de mineurs, trafic de drogue. Fidèle à elle-même, l'Eglise catholique avait étouffé le scandale. En 2006 (après un demi-siècle, donc), le Saint-Siège invita Degollado à quitter ses fonctions et à « vivre une vie de pénitence », moyennant quoi un procès fut évité... Sa mort en 2008 a dû arranger tout ce beau monde.
Finalement, en 2009, la Légion du Christ a reconnu que Degollado avait eu une relation stable avec une femme, union dont est née une fille. Et en 2010, elle a reconnu la véracité des accusations de pédophilie qui pesaient sur lui.

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Une politique explicite visant à ENLEVER AUX VICTIMES TOUT DROIT À LA PAROLE :

Interrogé par la BBC, le père Tom Doyle, un expert du droit canon renvoyé du Vatican parce qu'il avait critiqué sa manière de gérer ces cas d'abus sexuels, estime qu'il s'agit d’une politique explicite visant à enlever aux victimes tout droit à la parole.

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THE SURVIVORS NETWORK OF THOSE ABUSED BY PRIESTS (SNAP) :

Pour les affaires de pédophilie ecclésiastique, le SNAP (Snap Network of those Abused by Priests), aux Etats-Unis, est incontournable (www.snapnetwork.org). On peut s’abonner gratuitement à ses « News » et ainsi être tenu au courant de ses combats contre la pédophilie ecclésiastique et contre la loi qui silence qui a si longtemps prévalu. Il agit avec ce dynamisme et cette efficacité qui caractérisent les Américains quand une cause leur tient à cœur. Il s’est récemment solidarisé avec les victimes d’autres régions du monde. Aux Etats-Unis précisément, à cause d’abus sexuels commis par un prêtre en Floride, des avocats envisagent très sérieusement de faire comparaître Benoît XVI, qui gérait avec hypocrisie ces dossiers quand il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Or, quand le cardinal Ratzinger est devenu pape, le Vatican a demandé avec insistance, et de façon inhabituelle, si l’immunité diplomatique de chef d’Etat lui serait bien garantie. Un esprit mal intentionné pourrait insinuer qu’il fallait absolument éviter qu’il doive affronter la Justice américaine, avec laquelle on ne plaisante pas, et qui inflige volontiers des sanctions financières terribles. Ou pire : aurait-on nommé pape, pour lui assurer l’immunité diplomatique, l’un de ceux qui sont le plus gravement coupables sinon d’actes criminels, du moins de les avoir dissimulés ? Mais je ne suis pas un esprit malintentionné. Je cherche seulement à faire éclater la vérité.

En cliquant sur contact, on peut recevoir gratuitement des infos – en précisant ses centres d’intérêt, car évidemment les abus sexuels sont loin d’être la seule préoccupation du Groupe pour une Information Libre (GIL), comme le prouve l’ensemble de ce site web : voir POUR UNE INFORMATION LIBRE.

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Le VATICAN : une gérontocratie d’un autre âge ? et homosexuelle?

« C’est la dernière monarchie absolue », disait le 23 mars 2010 Mgr Gaillot à la Télévision suisse romande dans un débat d’« Infrarouge » sur les prêtres pédophiles. Et il ajouta : « Ce n’est pas cette Eglise-là que voulait le Christ ! » Quand le Vatican apprendra-t-il à lire correctement et surtout à mettre en pratique l’Evangile ?

Gérontocratie exclusivement masculine – et homosexuelle ? Pie XII par exemple était surnommé « Giovanna ». On en apprend beaucoup dans « Les clés de saint Pierre » (Flammarion, 1955) de Roger Peyrefitte, lui-même amateur de garçons (« J’aime les agneaux, pas les moutons », écrit-il dans ses « Propos secrets », tome I, Albin Michel, 1977). Récemment, des ecclésiastiques qui viennent régulièrement du Vatican participer à des orgies avec des gays, à Rome, ont été piégés avec caméra cachée : comment ne pas comprendre que ces gays soient outrés par l‘hypocrisie du Vatican, qui condamne haut et fort l’homosexualité alors que son Eglise est probablement le plus grand repaire d’homosexuel, ce qui est une chose, et d’homosexuels pédophiles, ce qui en est une autre.

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RELIGIEUSES (notamment africaines) EXPLOITÉES COMME PROSTITUÉES AU VATICAN :

Cependant les ecclésiastiques du Vatican ne sont pas tous homosexuels, et l’on en a des preuves si l’on ne ferme pas les yeux sur les abus sexuels commis sur des religieuses, en particulier africaines :

Voici ce qu’écrit Henri Tincq dans « Le Monde » du 22 mars 2001 : « Accusé de ‘conspiration du silence’, le Vatican a reconnu, mardi 20 mars, la réalité d'abus sexuels et de viols commis par des prêtres, y compris sur des religieuses, et couverts par la hiérarchie catholique. Son porte-parole, Joaquin Navarro-Valls, a cherché à limiter l'ampleur du scandale, en affirmant qu'il était ‘restreint à une aire géographique limitée’. Pourtant, le rapport rédigé par Maura O'Donohue, médecin et religieuse américaine, à l'initiative de la congrégation vaticane pour les ordres religieux, cite pas moins de vingt-trois pays concernés. Si l'Afrique est le plus souvent citée, de tels cas d'abus sexuels sont signalés dans les cinq continents, et notamment au Brésil, en Colombie, aux Philippines, aux Etats-Unis et même en Irlande et en Italie. Le rapport de Sœur Maura O'Donohue soulève le coeur. Il a été remis au Vatican en 1995, mais vient d'être révélé par un journal américain, le ‘National Catholic Reporter’, et par ‘La Repubblica’ du 20 mars. » (Ce rapport serait resté bien caché, sinon !)

Auteur, avec son confrère Audifac Ignace, du livre « Et si Dieu n’aimait pas les Noirs ? Enquête sur le racisme au Vatican » (Edit. Pascal Galodé, 2009), le journaliste Serge Bilé explique à « VSD » : « En Afrique, nombre de femmes rentrent dans les ordres sans véritable vocation, pour échapper à la misère. En Italie, les congrégations subissent une crise des vocations : elles ont donc besoin de ces religieuses africaines, comme main-d’œuvre dans leurs maisons de retraites. Ces nonnes travaillent de 6h à 20h, sans un centime, et se sentent souvent discriminées par rapport aux nonnes italiennes. Leurs papiers sont parfois confisqués par la mère supérieure. Certaines finissent donc par céder aux avances d’ecclésiastiques : une nonne témoigne avoir des relations tarifées avec deux évêques, un Français et un Sud-Américain... Une demi-douzaine de nonnes séropositives ont été renvoyées en Afrique sans le moindre soutien financier ou moral – nous avons retrouvé au Congo le père de l’une d’elles. Une sœur congolaise tient même une véritable filière de prostitution. En 2001, un rapport dénonçait déjà les abus sexuels dont sont victimes des nonnes de la part de prêtres dans 23 pays. »

Pour en savoir plus, je vous suggère les sites www.antisectes.net et www.vsd.fr (sur ce dernier site, en plus de l’interview de Serge Bilé, vous pourrez voir un petit film où sont donnés des témoignages poignants).

A noter que les nonnes elles-mêmes ne sont pas toujours vertueuses : ainsi, en mars 2010, des responsables de l’Eglise catholique de Salzbourg, en Autriche, ont annoncé qu’un homme accuse une nonne de lui avoir fait subir des abus sexuels quand il était enfant, abus perpétrés également par un prêtre et plusieurs moines… Et j’ai personnellement reçu des confidences sur les abus sexuels, de nature souvent sasomasochiste, dont des adolescentes ont été victimes dans des internats catholiques tenus par des religieuses.

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Et du côté des FEMMES et des ADOLESCENTES ?

« Seize fillettes, de différentes volées, ont rapporté avoir été tripotées par un curé du canton de Fribourg durant la confession ou au catéchisme : ‘Quand il nous demande nos péchés, il nous caresse les seins.’ A confesse, selon ces témoignages convergents, il pose sa main sur la tête, le cou, les cuisses des fillettes, ou même la glisse sous leur pull-over. Les familles qui ont osé déposer plainte sont, dans les villages concernés, vues d’un mauvais œil, car tenues pour responsables du départ de ce curé, qui désormais officie dans un home pour personnes âgées de la région lausannoise, après avoir été... acquitté par le Tribunal correctionnel de la Broye. Un cas d’attouchements... et d’acquittement parmi tant et tant d’autres ! » Compte rendu de la journaliste Martine Lambert dans « Le Nouveau Quotidien », Lausanne, 9 février 1998.

Admonestés par le pape, les cardinaux américains déclarent qu’ils appliqueront désormais la tolérance zéro… non sans prendre la précaution de souligner que « la plupart des cas concernaient des adolescents et n’étaient donc pas de véritables cas de pédophilie ». Voici un petit rappel historique qui, dans le contexte actuel, prend un relief tout particulier :

Vers l’an 1500, le pape Pie IV « publia une ordonnance par laquelle toutes les femmes et les filles qui avaient été scandalisées et séduites par leurs confesseurs reçurent ordre de les dénoncer. Un certain nombre des principaux officiers de l’Inquisition furent choisis et autorisés par le pape pour recevoir les dépositions et punir les coupables. (…) A la fin, il parut évident au tribunal de l’Inquisition que le nombre des prêtres qui s’étaient servis de la confession auriculaire pour séduire leurs pénitentes était si grand qu’il était absolument impossible de les punir tous. L’enquête termina subitement ses travaux, et les coupables confesseurs furent laissés tranquilles et libres de continuer leurs œuvres de ténèbres ! Plusieurs autres papes ont fait de sincères efforts pour arrêter les abominations dont les confesseurs se rendent coupables : et toujours avec le même résultat. »

Cette citation est extraite du livre « LE PRÊTRE, LA FEMME ET LE CONFESSIONNAL » (nouvelle édition, 1925) du Père CHINIQUY, qui quitta l’Eglise de Rome et se convertit à la foi évangélique. Sa sincérité est au-dessus de tout soupçon :

« J’ai soixante-six ans : avant peu je serai dans mon tombeau, et j’aurai à rendre compte à mon Dieu de ce que je dis en ce moment. Eh bien ! c’est avec mon tombeau devant les yeux et en présence du souverain Juge devant qui je vais bientôt paraître, que je déclare publiquement qu’il y a bien peu de prêtres qui échappent aux irrésistibles tentations qu’ils éprouvent en confessant les femmes. (...) J’ai entendu la confession de plus de deux cents prêtres. Eh bien, pour dire la vérité, telle que Dieu la connaît, il me faut avouer que j’en ai à peine rencontré vingt qui n’eussent à pleurer les péchés, secrets ou publics, dans lesquels la confession auriculaire les avait entraînés. (...) La confession auriculaire n’est rien autre chose qu’une école publique de prostitution et de dégradation pour tous, mais surtout pour la femme et le prêtre. » (Le Père Chiniquy fait observer que la confession auriculaire n’est devenue obligatoire dans l’Eglise romaine qu’en 1215, au Concile de Latran, sous le pape Innocent III.)

Son livre est presque introuvable, mais j’en ai donné l’essentiel dans un document, « CHINIQUY », que je tiens à la disposition de qui aimerait en prendre connaissance. Cliquer sur contact. Mais voyez la mise en garde ci-dessous.

Les questions posées par les confesseurs jusqu’à une époque assez récente ont de quoi choquer… même des sexologues, en notre temps où la sexualité s’est pourtant libérée de l’emprise du clergé. Assurément elles pouvaient troubler adolescent(e)s et adultes. Dans ce document « CHINIQUY » sont donnés des exemples édifiants, tirés du « Questionnaire à l’usage des confesseurs pour interroger les jeunes filles qui ne savent pas ou qui n’osent pas faire l’aveu de leurs péchés d’impureté ». La bienséance m’interdit de les reproduire ici, tant les détails sont d’une minutie perverse, dangereusement suggestive. En Angleterre, un imprimeur fut d’ailleurs condamné à la prison pour avoir publié, en anglais, les questions posées par les prêtres à leurs pénitentes : outrage à la pudeur ! Aussi voudrez-vous bien préciser, si vous désirez ce document « CHINIQUY », que vous êtes non seulement un ADULTE, mais un « adulte averti ». CB

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Les chiens du Grand Saint-Bernard ont tué Marianne Brémond :

Honorons la mémoire de cette enfant, déchiquetée à 10 ans par ces doux molosses, le dimanche 16 mai 1937. Elle qui se réjouissait tant d'aller les voir avec sa famille ! Impatiente, elle marchait plus vite que ses parents et ses sœurs, voulant être la première. Quand ils arrivèrent près du chenil, c'était la curée autour du corps de la malheureuse. Elle mourut sur place dans les bras de son père, qui était à l'époque notre médecin de famille à Chesières (dans les Préalpes vaudoises), et dont l'épouse appartenait à la famille Favre, bien connue de la bonne société genevoise. Menteurs comme l’est leur Eglise dans les affaires de pédophilie, les chanoines prétendirent que Marianne avait glissé sur du verglas et que sa chute était la cause de sa mort. Le cercueil fut redescendu dans la plaine sur une luge. Pour étouffer l’affaire, de l’argent fut proposé à la famille, qui refusa. Après une enquête approfondie sur cette tragédie et sur d'autres, indigné et désireux de faire éclater la vérité cachée, le journaliste P. Achard publia « Hommes et chiens du Grand Saint-Bernard » (La Croix du Sud, 1937).

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« Une image défigurée de la Bonne Nouvelle » (HENRI GUILLEMIN) :

Ecrivain catholique, et qui (pourquoi ?!) entendait ne pas quitter son Eglise, Henri GUILLEMIN avait lancé en 1982 cet avertissement dans son livre « L’affaire Jésus » (Le Seuil) : « Pour que l’Eglise romaine puisse aujourd’hui, peut-être, retrouver quelque audience, il faudrait, de sa part, et avant toutes choses, un mea culpa explicite ; qu’elle ait le courage d’avouer son histoire, si souvent abominable, ses fautes, ses crimes, et de le faire hautement, publiquement, loyalement. Pour être prise au sérieux, c’est la première condition qu’elle doit remplir. Paul VI, au début de son pontificat, avait bien murmuré quelques mots, en ce sens, mais la Curie, horrifiée, sut le convaincre de n’y pas revenir. Et cependant combien, ah ! combien l’Eglise – j’entends la hiérarchie, les ‘autorités’, les responsables – ont à demander pardon, tant ils ont offert aux hommes une image défigurée de la Bonne Nouvelle ! »

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ABUS SEXUELS DANS D’AUTRES ÉGLISES CHRÉTIENNES ET DANS D’AUTRES RELIGIONS :

(en cours de rédaction)

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LES TROIS GRANDES FORMES DE PÉDOCRIMINALITÉ: 1) DE PROXIMITÉ, 2) INSTITUTIONNELLE, 3) LIÉE AU CRIME ORGANISÉ

Trois extraits de mon livre SOLIDAIRES !
© 2003 by Christophe Baroni, Nyon, Switzerland. Tous droits réservés.

Ces trois brefs textes résument une conférence donnée en 1997 par Georges Glatz, fondateur à Lausanne du Comité international pour la Dignité de l’Enfant (CIDE) et délégué du Canton de Vaud (Suisse) à la Prévention de la maltraitance. Celles et ceux qui désireraient un résumé plus complet n’ont qu’à cliquer ici : contact.

La pédophilie de proximité :
« Connue depuis la nuit des temps, la forme de pédophilie la plus répandue est la pédophiliede proximité : abus sexuels à l’intérieur de la famille ou dans son voisinage immédiat. Ses ravages sont immenses : une fille sur huit, un garçon sur dix sont victimes avant dix-huit ans de tels abus, du simple voyeurisme jusqu’au viol le plus sordide, affirmait dès 1997 Georges Glatz, qui présidait le Comité international pour la dignité de l’enfant (C.I.D.E.) Il distinguait un deuxième aspect de cette pédophilie de proximité : l’agression à l’aveuglette, l’agression de rue, notamment sur le chemin de l’école, les pédophiles employant alors des stratégies diverses, douces et séductrices ou au contraire violentes (rapt) – souvent la victime-témoin est ensuite éliminée. Dieu merci, l’information indispensable et salutaire des enfants et adolescents a progressé de façon remarquable, en particulier grâce aux actions menées au sein des écoles. Les jeunes victimes sont désormais de plus en plus nombreuses à oser parler – et les esprits chagrins qui déplorent, là comme ailleurs, la dépravation des mœurs devraient plutôt se réjouir de voir éclater au grand jour des cas qui eussent été étouffés. » CB
(Tous droits réservés, © 2003 by Christophe Baroni, Nyon, Switzerland.)

La pédophilie institutionnelle :
« La pédophilie de proximité est en dehors des circuits économiques : le crime organisé ne s’y intéresse pas, en principe. Sauf exceptions, il n’a pas de liens non plus avec pédophilie institutionnelle, où le consommateur d’enfants va, consciemment ou inconsciemment, se rapprocher du corps qu’il convoite en s’immisçant, par le biais d’une profession appropriée, dans une institution s’occupant de mineurs : centre éducatif, foyer, cercle sportif, mouvement de scoutisme, groupe de catéchisme… Pour réduire les risques, certains pédophiles s’infiltreront dans les institutions pour handicapés mentaux. ‘Et lorsque les choses sont habilement faites, ces pédophiles se structurent et vont en tir groupé se fixer sur telle ou telle institution, où certains occupent des postes cadres, ce qui leur permet d’engager d’autres déviants, camouflés eux aussi en professionnels du monde de l’enfance’, dénonce Georges Glatz. Lorsqu’un pédophile est identifié dans une telle institution, il faut mettre en examen l’ensemble des professionnels du secteur et pousser au maximum l’avantage en faisant parler les enfants : dans presque tous les cas, d’autres pédophiles sont ainsi débusqués. Sinon continue à régner la loi du silence. (…) En Suisse, dans le canton de Vaud, plusieurs affaires de ce type ont été dépistées ces dernières années dans des institutions chargées en principe de protéger les enfants. La mise en lumière de telles affaires est la preuve que la vigilance s’exerce. Dans d’autres cantons, certains prétendent que chez eux ce phénomène est inexistant. N’est-ce pas plus inquiétant ? Une secte est souvent un espace de non-droit où un gourou narcissique mi-fou, mi- escroc, se permet tout, y compris l’assouvissement de pulsions pédophiles. » CB
(Tous droits réservés, © 2003 by Christophe Baroni, Nyon, Switzerland.)

Organisations criminelles :
« Tout abus sexuel sur un enfant ou un adolescent est ignoble. Mais voici qu’aujourd’hui, sur une bien plus large échelle qu’autrefois, nous avons affaire à des criminelles structurées de type mafieux qui froidement, cyniquement, exploitent sans foi ni loi cette déviance. Elles savent diversifier leurs activités : ‘’Derrière les trafics de cigarettes, de whisky, d’œuvres d’art, de drogues ou d’armes, on trouve également le trafic d’êtres humains : corps de femmes, aujourd’hui corps d’enfants aussi’’, constate Georges Glatz. L’offre a un rapport qualité-prix extraordinaire : le corps de l’enfant ne coûte pratiquement rien, certaines structures familiales sont même prêtes à le donner – chaque jour, 50 à 60’000 enfants meurent de faim dans le monde. Presque nuls, les risques éventuels se neutralisent par la corruption. Aux frais du consommateur, les charters rapprochent le pédophile du corps de l’enfant, ou inversement. Sur le pourtour méditerranéen – surtout au Maroc –, des pédophiles viennent, l’espace d’un week-end, consommer de la chair très fraîche sous le couvert de séminaires d’affaires. Mais en Europe aussi sont organisées des partouzes pour pédophiles, dans des lieux très sélects : châteaux, hôtels particuliers ; le danger d’être découvert étant plus grand, les structures sont plus affinées au niveau des tissus de protection, composés notamment de membres de la police et de magistrats, actifs ou non, adeptes ou non de la pédophilie : l’important est qu’ils soient ’’tenus’’ par l’organisation. En cas de dénonciation et de plainte, les affaires pourront ainsi être classées sans suite et les protecteurs de l’innocence violée accusés de diffamation. Dans ces situations, révèle Germain Sengelin, premier juge instructeur au Tribunal de grande instance de Mulhouse, on retrouve toujours les mêmes magistrats, spécialisés dans le classement d’affaires sans suite, et qui correspondent entre eux personnellement, au besoin par-dessus les frontières, sans passer par les canaux officiels appropriés. (…) Les organisations mafieuses organisent aussi des trafics d’enfants en vue de l’adoption. Elles délivrent notamment de faux certificats de paternité où l’adoptant est déclaré géniteur, voire procurent des bébés encore dans le ventre maternel – la justice a eu affaire à des pédophiles ayant abusé de nouveau-nés, qui leur servent notamment de fellateurs. D’autres bébés sont sacrifiés lors de rites sataniques. (…) A des tarifs élevés, la mafia répond aussi à la demande de pédophiles sadomasochistes. Certains cherchent une jouissance perverse par le meurtre d’enfants dans des rites sexuels de type satanique. Il en est qui filment ces meurtres pour capter le rictus de la mort. Ces films, les ‘movies’, se vendent jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de francs suisses. (…) Il s’agit de réseaux criminels organisés et structurés. » CB
(Tous droits réservés, © 2003 by Christophe Baroni, Nyon, Switzerland.)


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L’INCESTE : un crime aux conséquences graves

Manifeste des survivants de l’inceste (Congrès de Zurich, 12 août 1987) :
1. L’inceste, ce n’est pas une théorie, ce sont des faits.
2. Ne nous donnez plus de médicaments : nous voulons d’autres solutions.
3. Punissez le criminel, pas sa victime.
4. Nous savons quoi faire : donnez-nous de l’argent pour le faire.
5. Tant que la victime n’est pas écoutée, l’inceste reste « légal ».
6. Faites que la maison devienne un lieu sûr : mettez l’agresseur à la porte.
7. Stoppez l’inceste. Commencez à raconter ce qui s’est passé.
8. Accuser la mère, c’est trop facile. Accusez l’agresseur.
9. L’inceste est une sentence à vie pour nous. C’est pour eux qu’elle devrait l’être.
10. Celui qui viole un enfant viole sa propre vie.
(Paru dans « Peau d’Ane », journal de l’Association SOS Inceste, Grenoble, No 1, sept. 1988.)

L’inceste, « un assassinat psychique » : « L’inceste est une des formes les plus pernicieuses de l’abus de pouvoir, il faut le considérer comme un assassinat psychique », conclut la psychanalyste Frédérique Gruyer dans le même numéro (sept. 1988) de « Peau d’Ane ». Le site www.antipedophil.fr en donne cette définition et en souligne d’emblée la nocivité : « Pédocriminalité aggravée dans le milieu familial, l’inceste est encore plus dur à vivre pour les enfants. Ils n’en sortent que rarement indemnes. »

Changeons la loi  : « Un enfant n’est jamais consentant. L’inceste est un crime. Changeons la loi. » (inceste-changeonslaloi.fr.) Pourquoi changer la loi ? Parce qu’aujourd’hui, en France, pour qualifier le viol par inceste, il faut établir qu’il y a eu « violence, menace, contrainte ou surprise », et cela même si la victime est un ENFANT de 5, 6 ou 8 ans ! Il faut donc CHANGER LA LOI et pénaliser l’inceste pour mettre un terme à ce scandale, car aucun enfant ne peut vraiment « consentir » à l’inceste. Le Collectif Féministe Contre le Viol (CFCV), à Paris, lance dès le 28 janvier 2014, avec pour slogan « L’inceste est toujours un crime », une campagne de sensibilisation et de prévention grand public contre les violences sexuelles à l’encontre des enfants, campagne conçue et réalisée bénévolement par l’agence PARIS en Australie, et axée plus précisément sur ce sujet encore tabou : l’inceste. Pour de l’aide, des témoignages ou des dons : Sos Viols Femmes Informations, tél. 0 800 05 95 95.

« Quel est le CRIME qui peut ainsi défier les lois de la durée, bénéficier fréquemment de circonstances atténuantes ou se perpétrer avec de solides chances pour l’auteur de rester impuni, faute de preuves ? Il fallait mettre au jour cette plaie, démasquer le monstre, exhiber son vrai visage. » Premières lignes du livre de Paul BIGOURDAN, éducateur de l’Education surveillée dépendant du Ministère de la Justice (France), puis chef du Service éducatif auprès du Tribunal pour enfants de Fort-de-France (Martinique) (voir ci-dessous).

« VIOL À DOMICILE – La loi du silence » : Sous ce titre, dans la collection « L’homme et ses problèmes », Paul BIGOURDAN (voir ci-dessus) a publié en 1989, aux Editions Delachaux & Niestlé (Neuchâtel et Paris), un livre lourd de témoignages bouleversants, afin de briser les tabous et préjugés entourant les situations incestueuses et d’« écraser cette digue de silence qui défie toute atteinte », en se fondant sur des observations concrètes (région parisienne, Midi-Pyrénées et Martinique). Il s’agissait de « diagnostiquer le malaise profond pour élaborer une défense plus efficace et plus rapide ».

L’inceste père-fille est de loin le plus fréquent : 79% des cas selon une recherche faite aux Etats-Unis par S.S. Weinberg, contre 18% pour l’inceste frère-sœur et 3% pour l’inceste mère-fils. Paul Bigourdan (pp. 88-89) s’inscrit en faux contre la tendance à minimiser la gravité de l’inceste entre beau-père et belle-fille : « Un père ne se limite pas à être un simple géniteur, c’est avant tout celui qui vit dans la maison, avec la famille, avec la mère de l’enfant. Du reste, celui-ci l’assimile rapidement à un père car il remplit les mêmes fonctions. Les témoignages recueillis auprès des victimes confirment de façon évidente que les traumatismes sont identiques. »

--- Et l’inceste père-fils ? Paul Bigourdan signale que, si en France ces cas restent rarement évoqués, les spécialistes d’Amérique du Nord lancent un cri d’alarme, persuadés que les pères pédophiles incestueux sont nombreux. Je pense utile de préciser que cet inceste-là, où le fils, sous la coupe de l’adulte, est en général traité en femme (sodomisé, ou obligé de pratiquer une fellation), peut au sens étymologique du verbe « pervertir » l’enfant, en l’orientant vers une homosexualité qui n’était probablement pas sa voie, et l’humilier gravement – il en va de même quand un garçon est la victime d’un prêtre pédophile : voyez les témoignages de Gérard Falcioni et de Joël Devillet, ci-dessus. On peut rappeler aussi la sodomisation des adversaires vaincus, lors de conflits armés : traumatisme humiliant, si humiliant que cela devient un tabou et que les victimes n’osent guère se plaindre. CB.

Remarques personnelles :
--- Dans les classes paysanne et ouvrière, l’inceste père-fille fut longtemps lié à l’alcoolisme du maître de céans. Dans les fermes, si la mère tombait malade ou mourait, bien des tyrans domestiques trouvaient en leur fille aînée une concubine de remplacement. Dans les milieux bourgeois, l’inceste père-fille est peut-être plus rare, mais surtout mieux dissimulé : je vous renvoie au triste constat de la pédopsychiatre parisienne Catherine Bonnet, qui a eu de graves ennuis pour avoir signalé des cas d’abus sexuels commis par des hommes riches et influents bénéficiant de protections en haut lieu (je la cite dans le chapitre « L’innocence violée » de mon livre SOLIDAIRES  !) : ce constat est valable soit pour de « hautes personnalités »( !) extérieures à la famille, soit pour des pères incestueux qui « ont des relations en haut lieu ».
--- Quant à l’inceste mère-fils, ou mère-fille, effectivement bien plus rare, il a des conséquences encore plus tragiques : retourner au ventre d’où l’on est né vous fait perdre tout repère, et l’issue pour le fils risque d’être soit la psychose, soit le suicide. Je signale sur ce grave sujet les livres « Inceste maternel, inceste meurtrier : à corps et sans cris » de la psychanalyste Dominique Klopfert (L’Harmattan, 2010) et « L’ultime tabou : femmes pédophiles, femmes incestueuses » de la journaliste Anne Poiret (Edit. Patrick Robin, 2005). « L’inceste pour l’enfant c’est la solitude effrayante, le secret, la confusion et la perte de repères quant aux limites du moi/non moi face à la violence de l’effraction. Souvent trop ‘‘sidéré’’ au moment des faits pour réagir, le sentiment d’inutilité d’appel à l’aide, la culpabilité, la honte et le sentiment d’avoir trahi prennent le relais pour le confiner au silence par la suite. Les effets dévastateurs de l’inceste témoignent d’une désorganisation somato-psychique massive, avec clivage des affects : la mise en mots devient difficile, tout est fragmenté, morcelé, émietté… », observe la psychanalyste, tandis que la journaliste estime que l’inceste mère-fils, « tabou des tabous » selon P. van Meerbeeck, est loin d’être rare, et qu’il frise « le passeport pour la folie ». L’inceste mère-fille, lui, passerait souvent inaperçu, bien que la majorité des cas de mères incestueuses le concernent : ni plaintes, ni signes…
--- Hélas, des grands-pères indignes existent, qui abusent soit de leur(s) petite(s)-fille(s), soit de leur(s) petit(s)-fils, ou d’autres gosses. Vieillards à la lubricité d’autant plus révoltante, mais aisément explicable, que dans bien des cas ils sont devenus plus ou moins impuissants face à une femme adulte, à commencer par la leur si elle n’est pas décédée avant ce qui est une tragédie qui détruit la famille.
--- Les incestes dans la fratrie ne sont pas à minimiser, mais leurs conséquences sont moins graves, en général, que les incestes où l’enfant est victime d’un adulte. Entre cousins, le lien familial est beaucoup moins étroit et l’on ne peut plus guère parler d’« inceste » : du reste le mariage entre cousins germains est légal en France. CB.

Le témoignage de STÉPHANIE (extraits du livre « Viol à domicile – La loi du silence » de Paul BIGOURDAN) :
   « Mon père est en prison depuis quatre mois. Depuis l’âge de douze ans, il me violait… Deux à trois fois par semaine. Toujours sous la menace d’un fusil… Cela se passait toujours la nuit, vers la même heure. Vingt-trois heures, quand il croyait que tout le monde dormait… Je partageais ma chambre avec ma sœur cadette, c’est là que je devais subir ses assauts sous la menace d’un fusil et sous le regard de me jeune sœur, terrorisée. Mon père pointait son fusil dans ma direction en lui ordonnant de ne pas crier et surtout de ne rien répéter. D’autres fois, il m’emmenait dans les toilettes, ou dans le salon, selon son désir. (…) La terreur m’empêchait de me défendre ou de crier. (…) Inutile d’ajouter que, chaque soir, j’attendais, les yeux fixés sur la porte. Je ne trouvais plus le sommeil, j’étais morte de peur. (…) Je me réveillais en sursaut plusieurs fois dans la nuit. J’avais l’impression que mon père était là, à mes côtés, dans ma chambre. Pendant la journée, mon père buvait beaucoup. Il menaçait souvent de nous tuer… (…) C’est sûr, il était méchant et n’aimait personne. (…) Avec moi, il se montrait jaloux et possessif. Il m’expliquait que je ne devais pas parler aux garçons parce que ce n’était pas de mon âge. J’étais son jouet. Il m’imposait tous ses caprices, tous ses désirs. Je subissais. J’étais contrainte de subir. »
   « Jamais mon père ne m’a dit : ‘‘Ne dis rien à personne’’. Mais j’avais compris. J’avais compris que la loi du silence m’était imposée, qu’elle l’était aussi à ma mère, à ma sœur et à mon frère. Dans ma famille, tous savaient que mon père me violait, mais jamais nous n’avons osé en parler, même pendant les absences de mon père (…). Fatiguée et anxieuse, mes résultats scolaires devenaient catastrophiques. Je n’étais plus capable de fournir un travail. J’éprouvais le besoin de m’isoler, je n’avais plus d’amies. Au fond de moi, j’avais honte… J’avais peur… Peur de dire la vérité, peur que les gens l’apprennent. Ce n’est qu’au bout de trois années, trois années de supplice et de souffrances que je me suis décidée à porter plainte, accompagnée par ma mère. Après quoi, mon père a passé quelques jours en prison et quelques mois à l’hôpital psychiatrique. Pendant cette période, je me suis sentie un peu soulagée, mais l’ombre de mon père continuait à planer dans la maison et à hanter nos esprits. Cette absence se prolongea pendant plusieurs mois… Six, je crois. Mais en dépit de cette durée, assez longue, à aucun moment nous ne sommes parvenus à aborder en famille ce problème. Mon problème. (…) Je me sentais rejetée, le sentiment de ma propre responsabilité m’étreignait de plus en plus profondément, aggravant encore cette sensation d’angoisse et de culpabilité qui m’envahissait toujours davantage. A plusieurs reprises, j’ai même envisagé de me suicider… »
  « La journée du retour de mon père restera à jamais gravée dans ma tête. Nous n’étions même pas au courant qu’il revenait. Il est entré dans l’appartement sans frapper, sans rien dire, très calmement. Il s’est dirigé vers l’armoire de sa chambre, a saisi son fusil et l’a chargé devant nous. Après nous avoir ordonné de nous ranger contre le mur du séjour, il demande, d’une voix coléreuse, qui a osé porter plainte. Personne ne répond. Sans plus attendre, il rompt le silence par une forte détonation. Ma mère s’effondre sur le sol en hurlant de douleur. (…) Des voisins arrivent rapidement et prennent soin de ma mère. Environ un quart d’heure après, une ambulance arrive et emmène ma mère à l’hôpital. Puis c’est au tour de la gendarmerie de mener son enquête. Mon père doit s’expliquer le premier. Parfaitement impassible, il démontre qu’il s’agit bien d’un accident. Quant à nous, paralysés par la peur, il était hors de question de dire la vérité en sa présence. Nous nous sommes contentés de répéter l’explication qu’il avait donnée et de confirmer ses déclarations. Ma mère (…) a pu rentrer à la maison après seulement quelques jours à l’hôpital, mais avec un bras pratiquement paralysé. Elle aussi a défendu la thèse de l’accident. (…) Nous tous avons compris que sauf obéissance aveugle, c’était pour nous une question de vie ou de mort. »
   « Après ce grave incident, pendant encore trois années, mon père a continué à me violer, tout aussi régulièrement. Son séjour en prison et en hôpital psychiatrique n’ont eu aucun effet sur son comportement. Au contraire, il état de plus en plus violent. Il disait qu’il allait nous faire payer très cher notre dénonciation. (…) Mon frère Didier était le seul à vouloir mettre un terme à cette situation en tuant le père. (…) Il n’a jamais mis son plan à exécution car chaque fois qu’il en parlait, j’essayais de l’en dissuader. Il m’aime beaucoup et ne voulait rien ajouter à ma peine. Avec ma mère, il en allait autrement. Elle me fuyait toujours davantage. Incapable de réagir, elle vivait perpétuellement dans un état d’inertie. (…) Ma sœur cadette, par contre, souffrait en silence, mais son attitude ne pouvait tromper. Ce n’est qu’à la fin de ces trois années supplémentaires que ma mère et moi sommes allées porter plainte pour viol et aussi pour tentative de meurtre J’étais à bout de forces, au bord de la dépression nerveuse et au seuil du suicide. Je devais choisir : ou bien je devais quitter moi-même la maison, ou bien c’était mon père et dans ce cas, il fallait recourir à la contrainte. Dans le premier cas, je déposais plainte, dans le second, je devais prévoir mon suicide. »
   « J’ai trouvé la force, je ne sais où ni comment, pour en parler à ma mère, pour la convaincre de ma décision et lui demander de m’accompagner à la gendarmerie. »
   « Depuis cette date, mon père est en maison d’arrêt. Tous les jours, il nous écrit des lettres remplies de promesses et d’amour pour chacun de nous. Il nous supplie de retirer notre plainte, nous menace si nous refusons. De temps en temps, il parle de son intention de se suicider car sa famille serait, à l’entendre, sa seule raison de vivre. »

Cet homme violent qu’est le père incestueux de Stéphanie agit au besoin en « pervers narcissique manipulateur », de toute évidence. Il n’éprouve pas de sentiment de culpabilité. Soulignons la rareté du sentiment de culpabilité chez les pères incestueux. La « dépression » qui suit la condamnation relève d’un sentiment de déshonneur plutôt que d’un vrai sentiment de culpabilité. « Ils ne sont jamais déprimés et ils n’ont jamais une mauvaise image d’eux-mêmes. Il est remarqué par le monde judiciaire et par les services de probation que, lorsqu’il y a acquittement ou que l’incarcération est évitée, ces pseudo-dépressions disparaissent immédiatement », fait observer le docteur Pierre Gagné, psychiatre au Canada (cf. ses articles dans la revue « Les Œillets », no 12, 1986 et dans « France-Antilles », 12 sept. 1987). D’où l’échec des thérapies qui se concentrent sur ces pseudo-problèmes affectifs en négligeant la problématique de base. « Les auteurs d’inceste savent toujours que leurs gestes sont répréhensibles sur le plan moral, mais souvent ils ne soupçonnent pas que la loi puisse sanctionner ce comportement. Ainsi, on remarque souvent que la honte ou un remords authentique sont des sentiments absents. (…) Ces pères sont insensibles aux autres, ils oublient les graves problèmes qu’ils leur posent, à ces autres, car eux-mêmes n’en souffrent pas. Dans une majorité de cas, force est de constater que le coupable se porte beaucoup mieux que la victime », déplore Paul Bigourdan (op. cit.). Ces pères violeurs apparaissent souvent, aux yeux de leur entourage social, comme des hommes irréprochables, bons pères de famille, attachés aux valeurs traditionnelles. Mais ils isolent leur famille, réduisent le cercle de leurs relations. Ils surveillent jalousement les sorties de leur fille, ses copains, ses vêtements, ses vacances hors de la famille…

Le témoignage de « MELODY » : « La force d’avancer – Témoignage sur l’inceste écrit sous pseudonyme », par Melody MOORE (Editions Les Nouveaux Auteurs, Paris, 2011, www.lesnouveauxauteurs.com). C’est à la quarantaine que « Melody » entreprend un cheminement dans les dédales de son passé pour enfin comprendre les raisons de son morcellement intérieur. Elevée, elle, dans un milieu bourgeois des années 70 au sein d’une fratrie féminine, son enfance reste marquée par les tabous, les agressions sexuelles transgénérationnelles, la solitude, le silence. De souffrances morales en réminiscences, elle finira par comprendre qu’à 8 ans, elle a subi un inceste : traumatisme aux conséquences graves, mais refoulé et donc longtemps inconscient, contrairement au cas de Stéphanie évoqué ci-dessus. Animée d’une force de vie et d’un courage qui forcent l’admiration, elle se reconstruit peu à peu et adresse par son livre-témoignage un message d’espoir à toutes les victimes d’inceste. Elle le dédie aux victimes de l’inceste, aux associations qui les aident et « à Michel, mort des conséquences de l’inceste ». En exergue, ce constat : « Parce que 72% des agressions sexuelles se passent au sein de la famille » (source : « Etude Snatem », Service national d’accueil téléphonique pour l’enfance en danger, no 119, citée par http://lebaronperche.wordpress.com ; voir aussi ci-dessus, sur www.christophebaroni.info, « Les trois grandes formes de pédocriminalité: 1) de proximité, 2) institutionnelle, 3) liée au crime organisé »). Voici quelques passages du livre-témoignage de Melody Moore :
   « Chez d’autres voisins, il se passait de drôles de choses… Ma mère me glissa un jour que oui, c’était sûr, certain, évident, le père ‘‘couchait’’ avec la fille, et qu’elle y décelait là la raison du mal-être de cette enfant. J’avais treize ans environ. Devenue adulte, elle s’est suicidée… De ce père parfumé à la peau tendre et au visage joufflu, ma mère me dit un jour : ‘‘Il t’aime beaucoup. Vraiment, ça se voit qu’il t’aime beaucoup.’’ Sans y prêter plus d’attention, je pris ce compliment pour un avertissement ‘‘attention danger’’ et m’arrangeai toujours pour me tenir à distance de celui-là. »
« Le pire pour moi, que je n’ai jamais oublié, et dont je compris plus tard la raison, était que j’avais une peur des plus angoissantes d’avoir un bébé de mon père. »
   « Je ne compris que bien plus tard l’énergie que j’avais déployée, en vain, à ne pas devenir femme, à empêcher mon corps de se transformer, et à reculer par mon psychisme l’âge de mes premières règles. »
   « Un autre souvenir me revient : à l’époque, les contacts entre lui et moi étaient limités au strict minimum que la politesse requiert, tellement je le détestais. Mais il nous obligeait à lui faire la bise dès son retour du travail, vers dix-huit heures. A deux reprises, au lieu de m’embrasser, il m’a léchée ! J’essuyais ma joue, écœurée et scandalisée, accompagnant mon geste par un ‘‘Bah !!!’’ et il ricanait… et ma mère ne disait rien ! Je comprends pourquoi, aujourd’hui, j’ai tant horreur et peur des chiens. C’est parce qu’ils lèchent. Mon père était un chien… tout comme ces hommes, toujours des vieux qui me dévisageaient dans les transports en commun alors que j’étais adolescente. Je ne supportais pas leur œil allumé d’un désir obscène, et j’avais la sale impression de n’être qu’un lapin, une vulgaire petite proie dans le regard avide de ces écœurants chasseurs attendant le moindre signe de ma part. De même, pendant longtemps, tout compliment sur mon physique de la part de la gent masculine m’ulcéra. »
   L’ambiance particulière des familles où s’épanouissent les incestes, appelées par les psychiatres et psychologues « familles à transaction incestueuse » ? « Deux éléments les caractérisent : un manque de limite pour ce qui concerne l’intimité, et un manque de cohérence autour des interdits. »
   En annexe, une lettre de Terry Siemens : « Il n’est pas facile d’aborder l’inceste avec pudeur. Pourtant, votre témoignage relate votre douloureux parcours de vie, souligné par cette résilience qui vous caractérise tant… Mais la colère n’est pas loin et restent encore bien des étapes à franchir pour comprendre, accepter et ‘‘vivre avec’’. Quel parcours… La richesse de votre inconscient est un trésor que vous avez appris à déchiffrer malgré les obstacles, les mécanismes de défense, les douleurs et l’autopunition. Mon expérience dans l’accompagnement des victimes d’inceste me permet de vous dire que viendra le jour où il ne sera plus nécessaire à votre corps de vous croire coupable, de vous faire payer. Viendra le jour où votre histoire sera limpide, où vous aurez admis qu’il n’y a pas de retour possible, et seulement alors, il n’aura pas gagné, il n’aura pas détruit votre vie. Et peu vous importera le regard des autres et celui de votre famille. Vous aurez légitimement droit au bonheur. Que votre histoire apporte réconfort à celles et ceux qui cherchent à savoir, qui n’osent pas parler, qui refusent ce vécu ignoble et qui ne savent pas comment regarder la vérité en face.(…) Bonne route. Je ne suis pas loin si nécessaire… »

L’inceste : « meurtre psychique d’un enfant ». Dans la Postface du livre de Melody Moore (voir ci-dessus), Sandrine APERS, présidente de l’association de lutte contre l’inceste « Le Monde à travers un Regard » et auteur elle-même, avec Isabelle Aubry, du livre « Etre parent après l’inceste » (Editions Josette Lyon, Paris, 2009), souligne avec force la gravité de ce crime qu’est l’inceste : « L’inceste et le silence sont intimement liés, le silence et la mort également. L’inceste c’est cela, le meurtre psychique d’un enfant ; son identité s’en trouve fracturée à jamais. L’inceste se passe dans la famille, c’est ce qui le rend tabou. Voilà pourquoi l’enfant se tait majoritairement, la famille est normalement signe de sécurité et lorsqu’elle devient l’agresseur, comment l’enfant pourrait-il se construire avec des bases saines et solides, avec des repères et des limites ? Dans l’inceste, les rôles sont inversés. » Le silence règne, donc, sur ce crime aux conséquences graves, qu’énumère Sandrine Apers : anorexie, boulimie, alcoolisme, toxicomanie, prostitution, automutilation, tentatives de suicide, suicide, troubles d’ordre sexuel, dépression, revictimisation, troubles anxieux, état de stress posttraumatique, maladie de Crohn, difficultés professionnelles, problèmes de couple, difficultés à devenir parent, etc. « C’est la parole qui est d’or, le silence est souvent de plomb », disait Hervé Bazin. « Voilà pourquoi, écrit Sandrine Apers, je suis admirative chaque fois que je croise le chemin d’une survivante de l’inceste. Les victimes sont aujourd’hui des milliers (des millions ?) à vouloir lever le voile de cette horreur qu’est l’inceste et que trop de gens encore refusent de regarder en face. Voilà pourquoi nous pouvons tous remercier, victimes ou non victimes, chaque parole, chaque témoignage offert par les survivants de l’inceste, comme Melody. Parce que c’est finalement grâce à eux que ce tabou pourra enfin un jour être levé. »

« Le secret le mieux gardé : l’exploitation sexuelle des enfants » : c’est sous ce titre qu’a paru en 1983 chez Denoël/Gonthier (Paris) la traduction en français (par William Desmond) du livre de Florence RUSH, « The best kept secret : sexual abuse of children » (Prentice Hall, Londres, 1980). Voici la quatrième de couverture :
   « Près de 25% des filles et environ 10% des garçons vivent une expérience à caractère sexuel avec un adulte, avant l’âge de treize ans. Le fait est donc fréquent et il n’est pas nouveau : l’histoire le prouve. Quant à notre société moderne, elle érotise outrageusement les petites filles ; cinéma et littérature ne comptent plus leurs fabrications de ‘‘nymphettes diaboliques’’. (…) Or, la plupart du temps, l’enfant se tait par honte, par peur, parce qu’elle pressent qu’elle ne sera pas crue, par soumission naturelle aux adultes (dans l’immense majorité des cas l’agresseur est le père, un proche ou un ami de la famille) ; et si elle parle, on la fait taire. Et ainsi, on laisse en toute impunité se perpétrer des actions aux conséquences dévastatrices pour la vie des petites victimes. Et ne nous laissons pas prendre au piège de la prétendue libération des enfants, au nom de laquelle certains esprits qui se croient progressistes prônent le bien-fondé de relations sexuelles avec les mineurs en feignant d’ignorer que ces relations, forcément de dominateur à dominé, reproduisent caricaturalement le schéma de l’aliénation et ses conséquences destructrices. Il est grand temps, plus que temps, de dénoncer ce secret, peut-être le mieux gardé du monde. »

De l’inceste à la prostitution : « La chambre de l’inceste conduit à la chambre de passe », déclare Mariella Righini dans son article « Famille : l’amour innommable », paru dans « Le Nouvel Observateur » le 5 sept. 1978. Et dans son livre « On tue les petites filles » (Stock, Paris, 1978), Leila Sebbar observe la similitude entre le rituel de l’inceste et celui de la prostitution : « Tout s’y déroule suivant un temps dans un espace, avec des gestes, des règles prostitutionnelles. Elle fait ce qui est dit, là, sur le lit, pour son plaisir à lui. » Dans les deux cas, aspect secret, clandestin, et la victime n’a d’autre choix que de s’exécuter. Parlant de son « écurie de putains », un maquereau affirme que la majorité des filles qu’il a fait travailler avaient été violées par leur père ou leur oncle.

Coût de l’inceste pour la collectivité ? « L’évaluation de ce coût social pourrait être le déclencheur de l’action publique en la matière : la majorité des victimes connaissent des difficultés scolaires, sociales et relationnelles, des troubles psychiques et physiques. Quel en est le poids pour la collectivité ? Il ne s’agit pas ici d’une équation cynique. (…) La réponse relativisera grandement, si besoin est, le coût des mesures sociales, médicales, éducatives et judiciaires qui s’imposent par ailleurs. (…) Il faudra aussi prendre en compte le coût exorbitant des soins d’un état de stress posttraumatique (ESPT) et des psychopathologies variées dont souffrent la plupart des victimes. » Extrait du Rapport de la Mission de lutte contre l’inceste présenté par Marie-Louise Fort, députée de l’Yonne (France), janvier 2009, cité par www.crifip.com.

Signalons les combats de l’Association Internationale des Victimes de l’Inceste (AIVI), présidée par Isabelle Aubry (http://aivi.org), notamment (c’est très important) contre la prescription de ce crime qu’est l’inceste. Quand, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la France décida d’élargir les pouvoirs du nouveau Défenseur des Enfants, l’AIVI s’en félicita, mais s’opposa catégoriquement à la nomination de Jack Lang à ce poste (« Le Figaro » laissait entendre qu’il y serait nommé) : « Comment un homme qui affiche depuis plus de trente ans ses idées et soutiens pro-pédophiles pourrait-il défendre les droits des enfants ? » La même inquiétude est exprimée dans une lettre au Président de la République française Nicolas Sarkozy par la pédopsychiatre parisienne Catherine Bonnet, officier de la Légion d’Honneur, membre de Professionals Against Child Abuse et auteur de « Geste d’amour » (Odile Jacob, 1990), « L’enfant cassé » (Albin Michel, 1999) et « L’enfance muselée » (Thomas Mols, 2007).

Autres associations luttant contre l’inceste et la pédophilie en général (liste qui ne prétend pas être exhaustive) :
--- SOS INCESTE, INCESTE AREVI, SOS VIOL, TOUCHE PAS À MON CORPS, LA MOUETTE, ARSINOÉ, RESCAPÉS D’INCESTE ET ABUS SEXUELS (RIA), SURVIVANTS DE L’INCESTE ANONYMES (SIA), PAROLE D’ENFANTS, SOS INCESTE MALTRAITANCE, SOS INCESTE REVIVRE À NANTES, VIVRE SOLEIL RENAÎTRE, ACTION INNOCENCE.

Depuis 1996, en France, la MAISON JEAN BRU, à Agen (Lot-et-Garonne), accueille, soigne et réinsère des jeunes filles victimes d’inceste et placées par la Justice. Saluons l’engagement du docteur Nicole Bru.

PÉDOCRIMINALITÉ EN FRANCE : accablant rapport de l’ONU !
En 2003, Juan Miguel Petit, rapporteur spécial de l’ONU, rendait un rapport sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant des enfants en France. On y retrouvait entre autres les éléments suivants :
--- Pour ce qui est des possesseurs et des distributeurs de pédopornographie, il est mentionné qu’il existe parfois « des liens très étroits » entre les accusés et des « membres du corps judiciaire ».
--- Il est aussi précisé que beaucoup de ces distributeurs ont « des relations sociales très influentes ».
--- Le rapporteur parle des mineurs prostitués de force venant principalement des pays d’Europe l’Est et d’Afrique de l’Ouest.
--- Le rapport énumère aussi quelques exemples de mères et enfants dénonçant le père comme abuseur et qui ont vu, malgré tout, la justice continuer à confier les victimes supposées à l’agresseur désigné. Le rapporteur constate que ces accusés étaient « étroitement liés à des membres de l’appareil judiciaire […] qui étaient en mesure d’influencer l’issue des procédures ».
--- Il est indiqué que les personnes qui essaient de mettre les victimes à l’abri « se trouvent parfois en butte à des sanctions disciplinaires, civiles ou pénales ».
--- Le rapporteur dit que les personnes qui dénoncent la production de pédopornographie sont souvent considérées comme des menteurs et que « de nombreuses personnes ayant une responsabilité dans la protection des droits de l’enfant, en particulier dans le système judiciaire, continuent de nier l’existence et l’ampleur de ce phénomène ».

Le rapport est consultable dans son intégralité ici : http://www.association-estelle.org/information/documents/ONU-France2004.pdf, mais aussi sur www.ohchr.org, www.childsrights.org, https://www.causes.com, www.ladominationmasculine.net. Il faut le faire mieux connaître.

Victimes de la pédocriminalité et personnes ou associations qui luttez contre cette plaie sociale, n’hésitez pas à me rejoindre sur Facebook (lien ici, sur la page d’accueil du site web) ou sur LinkedIn, car l’UNION fait la FORCE.

Et si vous avez besoin d’argent pour vos combats, je puis vous consentir des rabais de 50 à 90% (selon les quantités) sur certains de mes livres, en particulier SOLIDAIRES !

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